Portrait genre et transports

Le choix d’un mode de transport se fait en fonction de plusieurs facteurs :

  • la situation financière des individus;
  • leur état de santé;
  • leur capacité à utiliser les différents moyens disponibles pour se déplacer;
  • les obstacles qui peuvent se présenter dans leurs déplacements.

Les différences entre les femmes et les hommes ont également des conséquences et des effets sur la capacité de mobilité des individus.

Le portrait genre et transports contient plusieurs constats qui sont basés sur des recherches et des statistiques éprouvées présentant les différences entre les femmes et les hommes. La connaissance des réalités différentes entre les femmes et les hommes est fondamentale pour comprendre où se situent les inégalités et y remédier. Consultez le guide complet d’analyse du genre adapté au domaine des transports pour plus de détails.

​Mobilité urbaine

​​​​​​L’utilisation des transports urbains (voiture, taxi) et du transport collectif (autobus, métro), qu’on appelle la mobilité urbaine des personnes, est influencée par le genre. En effet, les femmes utilisent davantage le transport collectif et urbain que les hommes, et, même si elles utilisent de plus en plus la voiture, elles sont plus souvent passagères que conductrices.​​

Constats :

  • Les femmes continuent à être moins mobiles que les hommes.
  • Une femme qui se déplace effectue plus de déplacements en une journée et un pourcentage plus élevé d’arrêts.
  • Les femmes continuent à se déplacer plus que les hommes pour faire les courses et pour chercher ou reconduire une autre personne.
  • Les femmes travaillent plus près de leur domicile et partent travailler plus tard que les hommes.
  • Les hommes travaillent davantage dans des quartiers industriels tandis que les femmes travaillent plus dans des secteurs à forte concentration de services.
  • Les femmes sont plus autonomes dans leur mobilité puisqu’elles sont de plus en plus titulaires de permis de conduire et de moins en moins passagères en auto.
  • Le permis de conduire est en perte de popularité chez les jeunes hommes.
  • Les femmes, les pères ou mères de famille monoparentale, les personnes seules et les minorités visibles sont davantage susceptibles d’utiliser les transports en commun.
  • Généralement, les femmes marchent plus que les hommes.
  • Les hommes font davantage de vélo que les femmes tandis que celles-ci marchent ou prennent davantage le transport en commun que les hommes.
  • Les femmes sont de plus en plus nombreuses à conduire et à posséder une moto.

Projets routiers et sécurité routière

​​​​​​Dans la conception et la réalisation de projets routiers, il est important de prêter attention à la population touchée par le projet, donc aux différences entre les femmes et les hommes pour répondre à leurs réalités et à leurs besoins distincts. On peut ainsi favoriser une meilleure mobilité en améliorant la configuration de la route, les voies piétonnières, les voies cyclables et les aires de repos ou de service.

​​​​​​Il est aussi essentiel d’analyser les différences entre les femmes et les hommes en matière de sécurité routière pour protéger tous les usagers de la route dans la diversité des besoins de chacun.

​​​​​​Constats :

  • Les taux de victimes de la route sont plus élevés chez les hommes, et plus particulièrement, chez les jeunes hommes.
  • Les femmes sont de plus en plus victimes d’accidents.
  • La proportion des victimes blessées légèrement est plus élevée chez les femmes que chez les hommes.
  • La proportion des victimes de blessures graves ou de décès est plus élevée chez les hommes.
  • Les femmes sont plus sujettes que les hommes à porter un casque pour se protéger en pratiquant la planche à roulettes, le patin à roues alignées ou le vélo.
  • Au Canada, les personnes aînées qui se déplacent à pied ou à vélo représentent une proportion considérable des personnes mortellement blessées.
  • Là où les infrastructures cyclables sont plus développées et plus sécuritaires, il y a davantage de femmes qui font du vélo.

Sentiment d’insécurité

Les femmes représentent le groupe le plus touché par l’insécurité urbaine dans les rues, dans le transport en commun (arrêts d’autobus, métro, terminus) et dans les stationnements.

Cette insécurité peut avoir différents effets : certaines s’isolent socialement, observent un couvre-feu ou ne sortent qu’accompagnées. Elle peut aussi amener certaines femmes à utiliser leurs propres véhicules, lorsqu’elles le peuvent et en ont les moyens, plutôt que de prendre le transport collectif. Cette insécurité a un effet sur le choix du type de transport et limite l’égalité des chances à utiliser les services de transport.

Constats :

  • Le sentiment d’insécurité des femmes dans le transport collectif et dans les aires d’attente ou de repos est causé par la peur d’être harcelée ou violentée ou par une mauvaise expérience.
  • Dans le transport collectif, le nombre élevé de passagers, le manque d’espace et le fait que les femmes sont souvent chargées (enfants, colis, achats, etc.) rendent celles-ci plus vulnérables au harcèlement.
  • Les lieux d’attente et de descente, comme les abribus, les stationnements et les espaces communs du métro, peuvent être particulièrement angoissants s’ils ne sont pas suffisamment éclairés, espacés, surveillés ou visibles de loin.

Contraintes à la mobilité

D’autres facteurs ont des effets sur la mobilité des personnes ainsi que sur leur sécurité. Ces facteurs peuvent s’ajouter aux différences socioéconomiques entre les femmes et les hommes et occasionner des contraintes de mobilité. Par exemple :

  • l’âge;
  • l’origine ethnique;
  • un handicap;
  • l’orientation sexuelle.

Il faut également considérer ces groupes de personnes :

  • les personnes âgées;
  • les jeunes;
  • les personnes immigrantes;
  • les Autochtones;
  • les personnes handicapées;
  • les personnes à faible revenu.

Ces groupes ont des réalités et des besoins particuliers. Cependant, dans chacun de ces groupes se trouvent des femmes et des hommes qui peuvent faire partie de plus d’un groupe. Les contraintes à la mobilité sont ainsi multipliées.

Constats :

  • L’accessibilité universelle permet de considérer les personnes handicapées, mais également toutes les personnes à mobilité réduite (personnes âgées, parents avec poussettes, etc.).
  • Dans les métros ou dans les autobus, plusieurs obstacles empêchent l’accès de certaines personnes.
  • Les familles monoparentales sont davantage dans une situation socioéconomique plus précaire ou sont à faible revenu, ce qui peut avoir une incidence sur leur capacité à trouver un logement proche des transports en commun ou à payer les titres de transport.
  • Le régime d’emploi à temps partiel, impliquant des horaires atypiques, est une source de problèmes de mobilité pour plusieurs femmes puisqu’elles sont plus nombreuses à être dans cette situation.
  • En milieu rural, le besoin en mobilité est encore plus grand étant donné les distances à parcourir, d’autant plus que les personnes ne travaillent pas nécessairement à proximité de leur domicile.

Marché du travail

Les femmes sont en minorité dans les emplois spécialisés en transport, en particulier dans le domaine du génie. En matière de relève, quoique les jeunes femmes soient majoritaires dans les études supérieures, elles représentent moins du quart des étudiants diplômés en sciences du génie.

Les femmes sont également en minorité au Ministère. Notons tout de même que, depuis quelques années déjà, le bassin de main-d’œuvre féminine est en croissance, favorisant ainsi la nomination de femmes cadres.

Constats :

  • Les femmes sont encore sous-représentées dans les métiers majoritairement masculins, notamment dans ceux de l’industrie des transports.
  • Les salaires horaires moyens des femmes qui travaillent dans l’industrie des transports sont inférieurs à ceux des hommes.
  • Les femmes sont encore sous-représentées dans les postes de l’effectif régulier du Ministère.

Outils d’analyse du genre en transport

Pour faciliter l’analyse du genre dans l’élaboration des projets ou des programmes dans le domaine des transports, le gouvernement du Québec s’est doté d’outils mis à la disposition des personnes qui sont amenées à appliquer l’analyse différenciée selon les sexes (ADS).

L’ADS est l’une des méthodes recommandées pour tendre vers l’égalité entre les femmes et les hommes. Elle vise à prévenir les inégalités entre les femmes et les hommes dans les décisions et les pratiques gouvernementales ainsi que dans celles des instances locales et régionales.

Son utilisation peut mener à des actions d’équité entre les femmes et les hommes, mais également entre les groupes de personnes plus vulnérables puisque cette analyse permet de considérer de multiples facteurs avant toute prise de décision.

Outils d’application de l’ADS

Documentation