Saviez-vous que...

​Quantité de sels de voirie utilisée au Québec

Aujourd’hui, environ 1,5 million de tonnes de sels de voirie sont épandues annuellement au Québec, l’équivalent des deux tiers du volume du Stade olympique de Montréal.

Impacts sur les eaux de surface et souterraines

55 % des chlorures épandus sous forme de sels de voirie s’infiltrent dans les eaux souterraines, alors que 45 % se retrouvent dans les eaux de surface. (Environnement Canada et Santé Canada, 2001)

Des concentrations allant jusqu’à 82 000 mg/L ont été observées dans les eaux de ruissellement provenant des amas non recouverts de mélanges d’abrasifs et de sels d’un centre d’entreposage (Environnement Canada et Santé Canada, 2001). Une telle charge équivaut à 3 fois la concentration de chlorure de l’eau de mer et peut entraîner de nombreuses répercussions sur l’environnement.

30 à 45 % des chlorures contenus dans les Grands Lacs proviennent de l’usage des sels de voirie. (D’Itri, 1992)

L’épandage d’une tonne de sels peut contaminer jusqu’à 1,5 million de litres d’eau (MPCA, 2008). La gestion environnementale des sels de voirie permet de réduire, voire d’éliminer, l’impact sur les ressources d’eau potable.

Impacts sur la flore

Les conifères ont un métabolisme actif sur toute l’année et sont plus vulnérables que les feuillus aux sels atmosphériques (embruns routiers). (Charbonneau, 2006)

Au moins 15 % des arbres le long des routes sont endommagés par les sels de voirie chaque année. (Munck, 2010)

Au Québec, l’épandage massif de sels de voirie favorise la prolifération des plantes envahissantes le long des routes, comme le roseau commun (Phragmites Australis). Démontrant une certaine tolérance au sel, cette plante est en compétition avec les espèces indigènes et menace la biodiversité en modifiant les composantes biologiques des écosystèmes. Cette problématique est préoccupante, d’autant plus que certaines colonies s’étendent en dehors des abords de route et parviennent à atteindre des milieux humides. (Bédard et coll., 2008; Jodoin et coll., 2008)

Coûts liés aux dommages

En considérant les dommages causés à l’environnement, aux infrastructures et aux véhicules, le coût indirect de l’épandage d’une tonne de NaCl serait 15 fois plus élevé que son prix d’achat. (Yunovich et coll., 2002)

Utilisation optimale des matériaux d'épandage

Il n’est pas recommandé d’utiliser un mélange 50/50 de sel et de sable, car les fonctions de ces deux produits peuvent mener à une opposition de leurs bénéfices, soit à une diminution de l’efficacité du sel en tant que fondant et du sable en tant qu’abrasif. (Walker, 2005)

La majorité des tempêtes de neige se produisent à des températures variant de 0° C à -7° C, un écart de températures à l’intérieur duquel le sel est très efficace. (Salt Institute, 2011)

Avantages du prémouillage du sel et de l'antigivrage

Le prémouillage du sel favorise une activation rapide du fondant. Cette technique permet également de réduire de 30 % à 4 % les pertes de sel dans l’environnement causées par le vent et le rebondissement des grains sur la chaussée, de diminuer les taux de pose jusqu’à 20 % sans perte d’efficacité et d’utiliser le sel à des températures plus froides, passant de -10 °C à -20 °C.

L’antigivrage est une technique visant à appliquer un produit sur la chaussée avant l’arrivée d’une tempête. Cette technique permet notamment d’éviter la formation de glace noire. Pour ce faire, l’utilisation des données météoroutières est très importante.

Les techniques d’antigivrage et de prémouillage du sel permettent de réduire les quantités de matériel épandu, ce qui réduit l’impact sur l’environnement tout en réalisant des économies.

Gestion environnementale des sels de voirie

Une gestion environnementale des sels de voirie vise la protection de l’environnement sans que ne soient compromises la sécurité et la circulation des personnes et des biens.

Une gestion environnementale permet de réduire, voire d’éliminer, l’impact des sels de voirie sur les infrastructures, les sources d’eau potable, le sol, la flore, la faune aquatique et terrestre.

Une gestion environnementale des sels de voirie peut diminuer le coût d’entretien hivernal dans la mesure où la bonne quantité de sels est utilisée au bon moment et au bon endroit.

La formation et la communication sont la clé d’une gestion environnementale des sels de voirie. La formation et la communication auprès des intervenants en viabilité hivernale et des usagers de la route sont déterminantes dans l’implantation d’une gestion environnementale des sels de voirie.

Responsabilité des municipalités

Les municipalités sont responsables de l’entretien de plus de 75 % du réseau routier. Elles épandent 50 % du sel utilisé au Québec, soit 750 000 tonnes. En tant qu’intervenantes de premier plan, les municipalités doivent poser des actions concrètes en matière de gestion des sels de voirie afin de protéger leur environnement.

Rôle des usagers de la route

Le conducteur d’un véhicule routier doit réduire sa vitesse lorsque les conditions de visibilité sont rendues insuffisantes en raison de l’obscurité, du brouillard, de la pluie ou d'autres précipitations ou lorsque la chaussée est glissante ou n'est pas entièrement dégagée. [Article 330, Code de la sécurité routière]

Références

BÉDARD, Y., M. LAFRANCE, C. LAVOIE, J. BRISSON, S. DEBOIS, et F. BELZILE (2008). L’envahissement du réseau autoroutier du Québec par le roseau commun (Phragmites Australis). Association des transports du Canada, [En ligne]. [www.tac-atc.ca/english/resourcecentre/readingroom/conference/conf2008/docs/a3/Bedard.pdf] (Consulté le 21 avril 2011).

CHARBONNEAU, P. (2006). « Sels de voirie : une utilisation nécessaire, mais lourde de conséquences ». Le naturaliste canadien, vol. 130, n° 1, p. 75-81.

D’ITRI, F. M. (1992). Chemical Deicers and the Environment. Lewis Publishers, Boca Raton, Florida, 624 p.

ENVIRONNEMENT CANADA ET SANTÉ CANADA (2001). Rapport d’évaluation de la liste des substances d’intérêt prioritaire - Sels de voirie, Ottawa, Environnement Canada, 188 p.

JODOIN, Y., C. LAVOIE, P. VILLENEUVE, M. THÉRIAULT, J. BEAULIEU et F. BELZILE (2008). « Highways as corridors and habitats for the invasive common reed Phragmites australis in Québec, Canada », Journal of Applied Ecology, 2008, vol. 45, p. 459-466.

MINNESOTA POLLUTION CONTROL AGENCY (MPCA) (2008). Winter Parking Lot and Sidewalk Maintenance Manual. In MPCA. Minnesota Pollution Control Agency. About MPCA, [En ligne]. [www.pca.state.mn.us/index.php/view-document.html?gid=13562] (Consulté le 25 août 2011).

MUNCK, I. A. (2010). Long-term impact of de-icing salts on tree health in the Lake Tahoe Basin: Environmental influences and interactions with insects and diseases, Forest Ecology and Management, p. 1218-1229.

SALT INSTITUTE (2011). Winter road safety. In Salt Institute. Uses & benefits, Winter road safety, [En ligne]. [http://www.saltinstitute.org/Uses-benefits/Winter-road-safety] (Consulté le 7 décembre 2011).

WALKER, D. (2005). « The truth about sand and salt for winter maintenance », Salt and highway deicing, vol. 42, no 2, p. 1-4.

YUNOVICH, M., N. G. THOMPSON, T. BAL VANYOS et L. LAVE (2002). Appendix D Highway Bridges. In Thermion, The Original and Reliable, Reference material, [En ligne]. (Consulté le 23 novembre 2011).

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