Un site à potentiel d’amélioration est un site de dimensions restreintes qui a été le lieu d’un accident mortel, d’accidents graves ou d’un nombre anormalement élevé d’accidents pouvant être réduit de manière efficace par une intervention sur l’infrastructure.
Le terme « point noir » est parfois utilisé. Il désigne un endroit ponctuel du réseau où l’on note une concentration d’accidents qui peut être attribuable au comportement des conducteurs, à des déficiences de l’infrastructure routière ou à des défectuosités mécaniques des véhicules.
Comme dans une majorité de cas, c’est le comportement des conducteurs qui est en cause dans les accidents (80 %), c’est souvent sur cet aspect qu’il faut agir pour améliorer la situation et non en modifiant les caractéristiques d’une route qui serait adéquate.
Il pourra alors s’agir d’effectuer des campagnes de sensibilisation, d’éducation ou de contrôle. Avant d’entreprendre des travaux sur un site, le Ministère doit donc déterminer les causes des accidents qui s’y sont produits de façon à s’assurer de l’efficacité d’une éventuelle action.
Pour déterminer les sites à potentiel d’amélioration, le Ministère doit localiser tous les accidents qui sont survenus sur son réseau routier et qui ont fait l’objet d’un rapport de police. Cette information est ensuite jumelée avec des données sur l’environnement routier et la circulation, de façon à relativiser le niveau de risque du site. Ces analyses tiennent compte de plusieurs facteurs, notamment le débit de circulation, le type d’infrastructure (autoroute, route secondaire, intersection, segment de route, etc.), la vitesse, le type de milieu (rural ou urbain) et la topographie des lieux. Il est possible d’expliquer un nombre plus élevé d’accidents à une intersection majeure en milieu urbain que sur une section de route droite et peu achalandée en milieu rural.
Pour quantifier le niveau de risque d’un site, le Ministère utilise les trois critères suivants :
Des analyses détaillées sont ensuite effectuées sur chacun de ces sites afin de déterminer les causes des accidents et les interventions souhaitables. Si des modifications sur l’infrastructure routière s’avèrent nécessaires, elles sont prises en compte dans la planification annuelle des travaux.
Cet exercice est répété sur une base annuelle, car les sites du réseau qui présentent une problématique de sécurité peuvent différer d’une année à l’autre en fonction de l’évolution des caractéristiques du milieu et de la circulation. Par exemple, l’implantation d’un nouveau centre commercial sur une route peut modifier considérablement les caractéristiques de la circulation et l’accidentologie associée.
Par ailleurs, les endroits ciblés par le Ministère peuvent différer de ceux qui pourraient être ciblés par les organisations policières, puisque leur mandat est différent. Pour les organisations policières, il s’agit d’intervenir aux endroits et aux moments où il y a beaucoup d’accidents, peu importe les causes. On peut donc y trouver des sites où les accidents sont avant tout liés au comportement des usagers (vitesse excessive, par exemple) sans que l’infrastructure routière ne soit en cause.
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