Transport maritime courte distance

​​​​​​​Le transport maritime courte distance (TMCD) avec un point de chute au Québec​ est un concept multimodal de transport lié à tout transport maritime de marchandises ou de passagers qui se fait sans traverser l'océan, soit principalement sur le fleuve Saint-Laurent, les Grands Lacs et le long de la côte est américaine. Bien qu'il s'agisse principalement de transport maritime intérieur, le TMCD comprend le trafic transfrontalier entre le Canada, les États-Unis et le Mexique. L’expression pour désigner le TMCD en anglais est Short Sea Shipping.

Constat

Le Québec dispose d'un avantage de taille dans ce domaine : le système Saint-Laurent–Grands Lacs, qui constitue une véritable autoroute maritime dotée d'un réseau portuaire bien développé, permettant au transport maritime de s'intégrer efficacement dans les chaînes de transport jusque dans les régions riveraines les plus éloignées.

L'intégration d'un segment maritime dans les chaînes de transport nationale et continentale permet d'offrir aux expéditeurs et à la société des solutions de transport qui, tout en pouvant être compétitives, sont avantageuses sur le plan des coûts sociaux du transport, notamment en réduisant les répercussions des activités de transport sur la sécurité routière de même que les travaux d'entretien et de réfection du réseau routier, les nuisances acoustiques et les émissions de gaz à effet de serre. Ces dernières préoccupent de plus en plus la population, les entreprises et les gouvernements soucieux du développement durable.

La contribution du transport maritime aux chaînes de transport nationale et continentale est néanmoins sous-valorisée, et le fleuve et les ports sont généralement sous-utilisés.

La Loi sur le cabotage soutient les intérêts maritimes nationaux en réservant le transport maritime interne au Canada (ou cabotage) aux navires immatriculés au Canada. Dans le cas où aucun bâtiment immatriculé au Canada et adapté n'est disponible, la législation établit un processus administratif visant à importer temporairement un bâtiment étranger en vertu d'une licence de cabotage.

Vision

Afin d'optimiser la contribution de chaque mode de transport aux chaînes de transport nationale et continentale, il peut être avantageux de favoriser le maintien ou la mise en place de mouvements maritimes afin que des expéditeurs utilisent plus fréquemment le transport maritime courte distance amenant ainsi des bénéfices économiques, sociaux et environnementaux.

Actions

Dans le cadre de ses programmes d'aide financière, le Ministère a soutenu un certain nombre d'initiatives exemplaires en transport maritime courte distance :

  • le transport de copeaux par barge entre Forestville et Trois-Rivières pour Kruger, permettant le retrait de 18 000 passages de camions lourds par année sur la route 138, sur l'autoroute 40 et dans l'agglomération de Trois-Rivières (cette activité de transport a pris fin en 2007);
  • le transport d'aluminium par barge entre Sept-Îles et les Grands Lacs pour Alouette, permettant le retrait de 12 000 passages de camions lourds par année sur le réseau routier québécois;
  • le transport de grains par barge entre Valleyfield et Trois-Rivières ou Québec par Les Grains Lac Supérieur, permettant de réduire la congestion routière dans les régions métropolitaines de Montréal et de Québec.

Le Ministère a un intérêt direct pour ces projets en raison de leurs effets positifs sur la gestion des coûts de conservation du réseau routier, sur la sécurité routière​ ainsi que sur le développement durable et l'intégration des modes de transport.

Depuis plusieurs années, le Ministère est un partenaire majeur de l'industrie maritime pour le développement du TMCD au Québec. Il est notamment membre de la Table du Québec sur le transport maritime courte distance, coordonnée par Armateurs ​du Saint-Laurent, suivant les recommandations du Forum de concertation sur le transport maritime.

Dans le cadre de la Stratégie maritime, un soutien financier ​gouvernemental a été accordé, en 2015-2016, à la Table sur le TMCD pour aider à la réalisation de l’étude sur les conditions de réussite du TMCD sur le Saint-Laurent, laquelle a été publiée en 2017. Les résultats de cette étude révélaient que persistaient les contraintes et barrières au développement du TMCD qui étaient déjà connues et que le secteur privé estimait les risques, notamment financiers, trop grands. Pour cette raison, le secteur privé plaide pour que le gouvernement poursuive davantage son soutien à l’industrie, sur la base des avantages socio-économiques qu’apportera le service de TMCD. Ladite étude a été achevée en 2018 par un inventaire des services de TMCD touchant le Québec et par un plan d’action en vue de la mise sur pied éventuelle d’un projet pilote pour un nouveau service de TMCD.​​