Le Ministère a mis en œuvre en partenariat public-privé (PPP) les projets suivants :
La plus grande partie des projets routiers et de l'entretien du réseau sous la responsabilité du Ministère continuera de s'effectuer selon le mode de gestion conventionnel.
En ce qui concerne les activités financées par le Ministère, comme le transport en commun, le transport adapté et le soutien à des infrastructures de transport municipales, le choix de gestion des autorités responsables sera respecté et l'aide financière provenant du Ministère ne sera nullement conditionnée par un recours à la formule PPP ou à toute autre formule.
C'est dans ce contexte que s'inscrit le présent document, dont l'objectif est de décrire et de faire connaître la toile de fond de cette approche au Ministère.
Dans le domaine des transports, le PPP se traduit par un contrat à long terme que conclut le Ministère avec un partenaire privé dans le but, par exemple, d'acquérir une gamme de services de conception, de construction, d'exploitation, d'entretien et de financement pour un projet routier jugé nécessaire pour la collectivité. Il s'agit donc d'une entente contractuelle entre partenaires et non pas de la privatisation d'une activité gouvernementale.
En vertu d'un tel contrat, le partenaire privé garantit au Ministère, pour une longue période pouvant atteindre 30 ans ou plus, la disponibilité et la qualité de ses services à un coût prédéterminé et s'engage à absorber tout dépassement, s'il y a lieu.
Le PPP commande au Ministère de préciser avec exactitude, avant l'attribution du contrat, les critères de qualité des infrastructures et des services attendus, ainsi que les sommes qu'il s'engage à verser au partenaire privé. Ce dernier se devra de respecter intégralement ces critères de même que l'ensemble des clauses du contrat, y compris le respect des échéanciers. Tout manquement entraînera des pénalités.
L'objectif ultime du PPP est d'obtenir les meilleurs avantages sociaux et économiques en échange des coûts occasionnés par le projet grâce, entre autres, à une vive concurrence entre des regroupements d'entreprises formés de constructeurs, d'exploitants, de financiers, d'ingénieurs et de divers fournisseurs nationaux et internationaux.
Le secteur des transports est particulièrement propice au PPP.
Pour le Ministère, collaborer avec le secteur privé est déjà une pratique courante, puisqu'une grande partie de ses activités sont réalisées à contrat avec des entreprises. Toutefois, en recourant au PPP, le Ministère accroît les responsabilités du secteur privé, en regroupant des activités de conception, de construction, d'entretien, d'exploitation ou de financement, contrairement à l'approche conventionnelle selon laquelle ces activités sont morcelées.
Comme l'entente doit prévoir de façon détaillée tous les aspects du contrat pour une période plus longue, soit d'environ 30 ans, la planification d'un PPP est plus complexe et demande plus de temps de préparation que dans le cas d'un projet habituel. À titre d'exemple, les composantes suivantes exigent un maximum de précision : les critères de performance de l'ouvrage, le niveau de service désiré, les responsabilités qui incombent à chacune des parties, la durée de l'entente contractuelle, les clauses financières et les diverses dispositions légales.
Le gouvernement dispose ainsi d'un outil supplémentaire pour améliorer la performance des organisations publiques et les services qu'il offre aux citoyens.
Le recours au PPP n’est pas automatique. Certaines conditions sont nécessaires pour rendre cette approche intéressante. Ainsi, le projet doit :
Le gouvernement a établi un cadre précis afin d'assurer la transparence du processus de PPP, maximiser les effets positifs de la concurrence et veiller à ce que l'usager bénéficie d'un service de qualité. Ainsi :
Le Ministère s'est quant à lui doté de règles à l'égard des contrats à réaliser en PPP :
Il convient de préciser que le Ministère continue à assumer son rôle en matière de sécurité des transports, de mobilité des personnes et des marchandises, ainsi que de contrôle des normes de conception, de construction et d'entretien.
La forme de PPP retenue dépend de la nature du projet et est déterminée à la suite de l'analyse de chacun des projets. À titre d'exemples, voici trois formes différentes de PPP auxquelles le Ministère peut recourir.
La Loi concernant les partenariats en matière d'infrastructures de transport réglemente la gestion des péages routiers au Québec. Selon les pratiques gouvernementales reconnues, une voie alternative raisonnable sans péage doit être disponible aux usagers.
Le partenaire privé assume la responsabilité de la conception, de la construction, de l'exploitation, de l'entretien et du financement d'une infrastructure ou d'un service public de transport. La durée des contrats dépasse généralement 25 ans.
Il peut financer le projet à partir du péage, qui peut aussi être combiné à une contribution du Ministère en fonction des résultats attendus. Le péage se base sur le concept de l'utilisateur-payeur.
Le partenaire privé peut aussi être rémunéré exclusivement par le Ministère en fonction de l'atteinte d'objectifs de rendement fixés par ce dernier.
Le partenaire privé est chargé de la conception et de la construction des infrastructures. Ce type de partenariat s'applique généralement bien à des infrastructures de transport. Ces projets sont habituellement réalisés sur une période moyenne de 2 à 5 ans. Le partenaire est habituellement rémunéré à la fin des travaux, à la suite d'une évaluation de conformité aux attentes du Ministère. Le contrat peut comporter des garanties de performance pour une période pouvant aller jusqu'à 10 ans.
Selon cette forme de partenariat, le partenaire privé assume la gestion et la réalisation de l'exploitation et de l'entretien d'un service public, par exemple un réseau routier de l'ordre de 400 à 600 km de routes, sur la base d'un contrat de 5 à 10 ans. Le partenaire est rétribué en fonction de l'atteinte de critères de performance définis par le Ministère.
Dans un PPP, le partenaire privé peut avoir la responsabilité de la conception, la réalisation, l'entretien et l'exploitation d'un projet pour une longue période. Le fait de regrouper ces activités dans un seul contrat permet de développer une solution mieux intégrée et favorise les économies. Ainsi, pour réduire les frais d'entretien d'une route, le partenaire privé aura intérêt à augmenter la qualité de la construction. En outre, les activités combinées peuvent être entreprises concurremment plutôt que séquentiellement. Par exemple, le début de la phase de réalisation des travaux sur le terrain pourra chevaucher la fin de la phase de conception.
Généralement, plus l'envergure des projets et les responsabilités confiées au partenaire privé sont importantes, plus l'innovation est encouragée, puisque l'entente laisse au partenaire privé le choix des moyens pour arriver aux résultats stipulés, contrairement à l'approche conventionnelle selon laquelle il doit respecter un ensemble de moyens déterminés à l'avance.
La nécessité d'une vive concurrence entre les fournisseurs, nationaux et internationaux, a aussi une incidence importante sur la réduction des coûts et sur la qualité des services fournis.
Dans l'approche traditionnelle, c'est le Ministère qui assume la majorité des risques d'un projet tant pour la conception, la construction que pour l'entretien. Dans un PPP, l'entente prévoit un partage des risques selon la partie qui est la plus apte à les assumer. Le transfert d'une partie des risques au partenaire privé est donc effectué lorsque celui-ci est à même de mieux les gérer que le Ministère. L'optimisation de la gestion des risques a pour effet de diminuer les coûts totaux du projet.
Les modalités contractuelles du PPP sont centrées sur les résultats à atteindre plutôt que sur les moyens et les méthodes de travail. On s'assure ainsi de l'atteinte des résultats à un prix et dans les délais convenus au moment de la signature de l'entente de partenariat. La possibilité de coûts imprévus pour le gouvernement s'en trouve réduite, et il lui est possible d'établir des budgets à long terme avec une plus grande certitude.
L'expérience à l'échelle mondiale démontre que les projets réalisés en PPP, en raison aussi de la rigueur de leur planification, sont respectueux des échéanciers et des coûts.
La rémunération du partenaire privé s'effectue lorsque le service est effectivement rendu, ce qui constitue un puissant levier pour assurer le respect des délais et pour offrir plus rapidement à la collectivité les avantages escomptés.
Si pour diverses raisons, le service s'avère inadéquat ou de qualité inférieure, la rémunération du partenaire privé s'en trouvera réduite et agira en tant que moyen pour assurer le service de la qualité prévue au contrat.
Il existe au Québec quelques grandes entreprises de génie-conseil, de travaux publics, de services financiers et de gestion qui ont acquis ailleurs au Canada ou à l'étranger une expertise en matière de PPP.
La réalisation de projets en PPP amène le secteur privé à élargir et à consolider son expertise en gestion de projets d'infrastructures de transport. Comme ce genre d'expertise est actuellement très recherché dans plusieurs pays, chaque contrat de ce type obtenu par une entreprise québécoise devient un atout de taille pour l'obtention de contrats similaires ici ou à l'étranger.
La participation du secteur privé au financement d'un projet en PPP est avantageuse : elle donne au gouvernement un accès à de nouvelles sources de financement et elle rend possible l'échelonnement de ses dépenses sur la durée du contrat.
Par ailleurs, la discipline financière à laquelle doivent s'astreindre les investisseurs pour s'assurer de la rentabilité de leurs placements dans un projet en PPP garantit également de leur part un suivi minutieux de la préparation et de la réalisation du projet.
La démarche qui mène à la réalisation d'un projet en PPP est complexe et rigoureuse. Elle comporte plusieurs étapes prévues dans la Loi concernant les partenariats en matière d'infrastructures de transport, la Directive sur la gestion des projets majeurs.
Un projet majeur débute par la reconnaissance d'un besoin. À cette étape, le Ministère s'appuiera sur un dossier d'opportunité, y inclus les estimations préliminaires des coûts et des avantages socio-économiques du projet, afin d'évaluer son degré de viabilité.
Une fois l'intérêt confirmé pour la réalisation du projet, le Ministère fera appel à ses ressources et à des experts externes pour mener à bien des études ayant pour but de répertorier et d'évaluer les solutions permettant de répondre au besoin établi. À cette étape, des consultations auprès des ministères et organismes concernés, des municipalités, du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) et du grand public sont généralement réalisées. On déterminera ainsi la solution la plus vraisemblable selon le mode de prestation traditionnel.
Si cette solution présente les caractéristiques propices à sa réalisation en PPP, une comparaison entre l'offre publique et l'offre privée sera effectuée en vue d'établir le mode optimal, c'est-à-dire celui qui offre la meilleure valeur pour l'argent investi.
Cette étape facultative consiste à vérifier l'intérêt du secteur privé pour réaliser le projet en PPP, en considérant notamment le transfert de risques et de responsabilités ainsi que le mode de rémunération. La consultation est aussi utile pour raffiner certains éléments de la stratégie d'attribution du contrat, de l'appel de qualification et de l'appel d'offres.
La stratégie menant à la sélection de la proposition et du partenaire comprend plusieurs étapes conçues de manière à assurer une solide concurrence entre les entreprises, dans le but d'obtenir un contrat présentant le meilleur rapport qualité/prix et non pas uniquement le meilleur prix, comme c'est le cas dans l'approche traditionnelle. Elle doit garantir également l'équité et la transparence. En général, la sélection de la meilleure proposition se fait en trois étapes principales : l'appel de qualification, l'appel de propositions et la clôture finale visant à conclure une entente de partenariat.
Le Ministère doit obtenir l'autorisation gouvernementale pour la réalisation du projet selon le mode PPP.
Cette opération consiste à identifier parmi les entreprises candidates celles qui ont les meilleures capacités et les ressources techniques et financières pour réaliser le projet, ainsi que pour assumer les responsabilités et les risques qui en découlent. Cette étape vise à présélectionner, dans un cadre concurrentiel, les entreprises pour l'appel de propositions.
Les résultats de l'appel de propositions permettent le choix de la meilleure proposition et du partenaire pour réaliser le projet. Cette étape exige des partenaires potentiels un important travail de préparation. Ce choix reposera sur l'analyse des propositions soumises sur les plans technique, économique et financier, en tenant compte des conséquences à court, moyen et long termes ainsi que des avantages pour le gouvernement et la collectivité.
La dernière étape du processus de sélection d'un partenaire consiste à négocier les arrangements finaux et de procéder à la signature de cette entente entre le Ministère et le partenaire retenu.
Une fois signée l'entente formelle de partenariat, le partenaire privé peut entreprendre la conception du projet, l'élaboration des plans et devis nécessaires ainsi que la construction conformément au contrat. La durée de réalisation pourra varier selon la complexité et l'étendue des travaux requis.
La direction de la gestion des ententes de partenariat public-privé (DGEPPP) est une unité administrative au sein du Ministère.
Elle a pour mission de contribuer à la réalisation et au renouvellement des infrastructures publiques et à l'amélioration de la qualité des services aux citoyens par la mise en œuvre de projets. La DGEPPP coordonne l'application de la Directive sur la gestion des projets majeurs , met en œuvre, pour les projets à réaliser en mode non-traditionnel (PPP, Conception-Construction, etc.) le processus de sélection de partenaires privés qui assure rigueur, transparence et qui encourage une saine concurrence jusqu'à la signature de l'entente et assure la gestion des ententes de partenariat public-privé.
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