Le ministère des Transports et l’entretien hivernal du réseau routier

​​​​18 décembre 2020
​​​​​​​​​​​​​Durée : 8 min 28 sec

Chaque hiver, le Ministère est questionné à propos de l’entretien hivernal du réseau routier sous sa responsabilité. Voilà une occasion rêvée de tout dire sur ce vaste chantier saisonnier qui revient sans cesse, mais de façon toujours différente. Budget consacré, ressources disponibles, méthodes de travail, secrets de déglaçage, rôle de la technologie et statistiques. Et la pandémie dans tout ça?

Véritable « qui fait quoi? » de l’entretien hivernal, voici un petit 8 minutes qui va passer comme… une bourrasque!

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Transcription

— Bonjour à tous et à toutes, et bienvenue dans notre balado du ministère des Transports.

Je suis Gilles Payer, je suis relationniste au ministère des Transports.

Je ne suis pas seul, il y en a plusieurs, dont Martin Girard, qui est avec moi, comme par hasard.

Bonjour, Martin.

— Bonjour, Gilles.

— Alors, chaque hiver, le Ministère se fait questionner sur l’entretien du réseau routier.

Évidemment, l’hiver, c’est important d’avoir un réseau routier sécuritaire, et le Ministère met en place tous les moyens nécessaires et appropriés pour déneiger, déglacer les routes, pour que ces routes et les déplacements qu’on y fait soient sécuritaires.

Martin, on sait que le budget consacré à ça est assez important.

— Oui, chaque année, ce sont plus de 350 millions qui sont nécessaires pour entretenir les routes du Ministère.

Le réseau du Ministère, c’est plus de 31 000 kilomètres de routes.

Donc, chaque hiver, et régulièrement dans le même hiver, le Ministère entretient plus de 31 000 kilomètres de routes.

Ce ne sont pas toutes les routes du Québec parce qu’il y a les villes, mais c’est quand même beaucoup de routes, d’autoroutes et de routes numérotées, de routes nationales.

— Exactement. Au moment où on se parle, Martin, on est dans un contexte de pandémie et il y a beaucoup de gens qui se demandent : « Est-ce que le Ministère va toujours être capable d’entretenir les routes comme il le fait d’habitude malgré la pandémie? »

— Oui. Le Ministère a prévu un plan d’intervention pour assurer la continuité des services et assurer des déplacements sécuritaires en cette période de pandémie.

C’est la mission du Ministère d’assurer des déplacements sécuritaires.

Ce plan d’intervention a été mis en place pour s’en assurer pendant la période qu’on vit présentement.

— Et ça amène la question : « Est-ce que c’est le Ministère, seul, qui veille à nettoyer les routes? »

— On a des chiffres sur ça, Martin.

Il y a près de 80 % de l’entretien hivernal qui est effectué par des entreprises privées, des municipalités et/ou des communautés autochtones, si ça s’applique selon les secteurs.

Ces partenaires-là ont la maîtrise d’œuvre de leurs travaux. Ça veut dire qu’ils décident en fonction de l’information qui est disponible : la patrouille du circuit, les bulletins de prévision météo, les images radar.

Ce sont eux qui décident du déploiement des ressources nécessaires au déneigement et au déglaçage des routes.

— Parfait. Est-ce que ces gens-là, nos entrepreneurs, nos partenaires, le Ministère assure quand même une surveillance?

— C’est ça. S’il y a 80 % de l’entretien hivernal qui est effectué par des entreprises, on a forcément au Ministère des ententes avec ces entreprises-là.

Alors, le Ministère, de son côté, effectue une surveillance des travaux.

Il s’assure du respect, justement, des exigences qui sont dans le contrat.

En plus, il y a des centres de coordination en viabilité hivernale.

Alors, ces gens-là assurent une veille proactive du réseau routier et la coordination des interventions en période hivernale.

— Tu nous as parlé d’un 80 %. Donc, si mes calculs sont bons, il manque un 20 %.

Qu’est-ce qui se passe avec le 20 % restant?

— Le 20 % est assumé par le Ministère lui-même.

Ces valeureux camions jaunes qu’on voit, qui sont distribués et répartis entre plusieurs centres de services.

— Il y en a combien, au total, des camions?

— Les camions qu’on appelle « polyvalents » ou « multifonctionnels » parce que ces camions peuvent faire plus d’une chose à la fois.

Ils peuvent, en alternance ou même en simultané, faire du déneigement avec la pelle en avant, ce qu’on appelle souvent la « gratte », et peuvent aussi faire du déglaçage et de l’épandage.

Au total, 1 660 camions sont affectés à l’entretien hivernal du réseau du Ministère.

Ça veut dire, en fait, 260 camions qui sont au Ministère et le solde, les 1 400 camions, ce sont des camions de déneigement qui sont opérés par des entreprises privées des municipalités à qui on donne des contrats aussi, et les communautés autochtones, et tout ça pour le compte du Ministère.

— Ces camions-là, quand ils sont à l’œuvre, par exemple sur une autoroute, souvent, on les suit, en arrière du camion, et on trouve que ça ne va pas nécessairement vite.

Mais il y a une raison pour laquelle les camions ne vont pas nécessairement à 100 km/h sur une autoroute.

— Trois bonnes raisons : la vitesse maximale d’une déneigeuse sur la route et même une autoroute, c’est à peu près 50 km/h parce que, la première raison, c’est que les fondants et les abrasifs sont appliqués correctement.

On n’est pas en train de gaspiller le matériel et de l’envoyer dans le fossé.

On veut que le sel reste sur la route, on veut que le sable y demeure aussi.

Deuxième critère, c’est que le phénomène de poudrerie, vous savez ce qui se passe quand on a de la neige pendant une tempête, si vous passez trop vite, vous créez un tourbillon et là, c’est dangereux pour la visibilité.

Et la troisième et dernière raison, c’est bien normal, si on va rapidement ou trop rapidement, il y a un risque de briser les infrastructures, il y a un risque d’abîmer le matériel, comme les véhicules de déneigement, et on peut aussi percuter d’autres véhicules, ce qui n’est vraiment pas souhaitable.

— Martin, ça nous amène à parler de produits de déglaçage parce qu’on a dit que le camion multifonctionnel peut étendre du sel, du déglaceur, du sable, de l’abrasif...

Qu’est-ce que c’est, tout ça?

Est-ce que le Ministère garde un registre de la quantité de sels qu’on utilise chaque hiver?

— Bien sûr, et j’ai des chiffres.

Ça fait déjà plusieurs chiffres qu’on donne depuis le début. J’ai d’autres chiffres pour les produits de déglaçage.

En matière de sels de déglaçage, j’ai, en 2019-2020, plus de 800 000 tonnes qui ont été utilisées pour déglacer le réseau du ministère des Transports.

— Donc, ça varie en fonction des hivers, mais est-ce qu’on prend seulement du sel pour déglacer les routes?

— Non, parce que le sel va être efficace jusqu’à un certain degré.

À partir de -12, son efficacité est réduite. Sous les -15, ça va être uniquement de l’abrasif qui va être utilisé.

Et l’abrasif est composé de sable tamisé, de pierre ou de gravier concassé.

En tonnes, l’année dernière, en 2019-2020, c’est plus d’un million de tonnes qui ont été utilisées.

— On utilise plus d’abrasifs sur les routes que de sels de déglaçage.

— Oui, exactement. Pour faire un comparable, parce que là on parle de tonnes et pour les gens, ce n’est pas nécessairement facile à comprendre, ça représente quoi 800 000 tonnes ou 1 million de tonnes?

Lorsqu’on parle de ce tonnage, pour le sel de déglaçage, le 800 000 tonnes, ça représente l’équivalent de 65 terrains de football, et de terrains de football canadien, je tiens à le préciser.

Pour ce qui est de l’abrasif, le 1 million de tonnes d’abrasifs représente 115 terrains et demi de football, toujours des terrains de football canadien.

— Ça fait beaucoup de distance à parcourir avec un ballon, mais je pense qu’on va remettre ça à une prochaine fois.

Il y a beaucoup de choses à dire sur le déneigement au ministère des Transports, mais on va s’arrêter ici pour cet épisode de notre balado.

En rappelant aussi des choses essentielles à ceux qui nous écoutent.

— Oui, ce qui est important, c’est que chacun a sa responsabilité l’hiver.

Le Ministère s’occupe d’entretenir les routes, de les déneiger, de les déglacer, mais les usagers de la route doivent adapter leur conduite selon les conditions hivernales. Et quand c’est possible, selon les conditions de la route ou les conditions météorologiques, de reporter un déplacement non essentiel.

— Quebec511.info, c’est le site Internet qui comprend plein d’informations, de fonctionnalités, de cartes interactives, de données sur la fluidité du trafic, la visibilité et, évidemment, les conditions routières en hiver.

C’est extrêmement important, comme tu l’as dit, Martin, de planifier.

Alors, là-dessus, on se dit à la prochaine, merci de nous suivre.

Merci beaucoup, Martin!

Merci à toi, Gilles!