5 février 2021Durée : 14 min 13 sec
Pour déglacer les routes du Québec, les sels de voirie sont essentiels. Mais quelle quantité utilise-t-on, au juste? Combien cela coûte-t-il? Où les trouve-t-on? Le Ministère se préoccupe-t-il d’en faire l’économie en faveur de l’environnement?
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[Musique] Bienvenue au balado du ministère de Transports.
Dans cet épisode:
Les autres secrets du combat contre l'hiver et les routes du Québec.
Le sel, ou chlorure du sodium, combien on en met?
Combien on en achète?
Et, combien ça coûte?
Sans oublier les abrasifs.
Puis, ce que Transports Québec fait pour épargner l'environnement, les écoroutes.
[Musique]
Ici, Giles Payer en compagnie de Martin Girard.
Nous sommes porte-paroles chez Transports Québec.
Salut Martin!
- Salut.
- Oui! Ceux qui suivent nos balados et qui suivent les activités du ministère de transports savent peut-être, parce qu'ils l'ont déjà entendu qu'on utilise beaucoup de sel de déglaçage sur les routes du Québec, évidemment pour les rendre sécuritaires, rapidement et qu'on utilise environ 800 000 tonnes de ce sel chaque hiver.
Penses-tu qu'on va en manquer?
- Je ne pense pas, je pense que le ministère a pris les mesures pour ne pas en manquer.
Tu le sais, on a un contrat avec les mines Seleines.
Donc, un contrat pour nous fournir le sel de déglaçage que le ministère va utiliser sur les routes de la province.
Donc, c'est un contrat qui est en place depuis quelques années.
Il a été renouvelé en 2016 et il est valide encore jusqu'en 2027.
Avec ce contrat-là, le ministère, lui, ce qui veut, c'est s'assurer, c'est d'avoir plus de commandes, une commande stable, avoir des réserves aussi en stock de sel, d'une année à l'autre.
Comme les gens savent, on l'a déjà mentionné dans d'autres balados, un hiver n'est pas nécessaire le même d'une année à l'autre.
Donc, ça peut varier quels types d'intempéries.
Le 800 000 est une moyenne, mais souvent ça peut se promener d'une année à l'autre la quantité de sel qui peut être utilisée.
Pour s'assurer d'avoir du stock en réserve, ainsi qu'être prêt à faire face aux conditions météo.
Pour donner une idée un peu aux gens, du montant en matière de contrat, on parle d'environ, ça varie d'une année à l'autre, environ entre 60 et 80 millions de dollars, le coût du sel pour le ministère.
Le coût dépend de la quantité qui est commandée chaque année.
- Donc, l'idée c'est de garder le stock en quantité suffisante pour parer à l'hiver qui s'en vient et les conditions qu'on pourrait rencontrer qui varient d'une année à l'autre.
Martin, tu as dit Mines Seleine.
Il faut dire que c'est un jeu de mots parce que c'est une compagnie qui n'est pas nécessairement connue.
Quand je dis un jeu de mots, c'est que: compagnie de Mines Seleine, "sel" pour le sel et "leine" pour Îles-de-la-Madeleine.
C'est une bonne nouvelle parce que Mines Seleine, c'est aux Îles-de-la-Madeleine.
Ça se trouve à dire que le ministère fait ce qu'il peut et encourage l'achat local.
Donc, c'est exactement la Mine Seleine qui est aux Îles-de-la-Madeleine, est un employeur assez important aux Îles-de-la-Madeleine.
Alors, en achetant tout le sel de voiries au même endroit, on permet à cette entreprise-là, qui est une petite entreprise dans une petite communauté ça permet de maintenir des emplois, d'avoir des retombés économiques.
Pour ce qui est de Mines Seleine, on estime que ce contrat-là, c'est 150 emplois permanents.
Des emplois de qualité, c'est important de le préciser.
Et, qu'évidemment pour l'économie des Îles-de-la-Madeleine et pour la vitalité économique de la région, c'est très bon.
Il faut savoir aussi que Mines Seleine, c'est la seule mine de sel en activité au Québec.
Alors, c'est important d'encourager comme on dit, on maintient l'expertise québécoise dans le domaine de l'extraction et le transport du sel.
Ça permet aussi des investissements qui sont importants sur le territoire de la part de l'entreprise.
Donc, les retombées économiques locales.
Puis, évidemment comme tu dis Martin, c'est un contrat qui est valide jusqu'en 2027.
Ce sont des contrats de dix ans.
Ça permet au ministère un approvisionnement stable en quantité, mais aussi en qualité pour le sel de déglaçage pour une longue période.
Donc, il y a une vision à long terme qui ne fait pas défaut.
Voilà pour les faits économiques du sel des Mines Seleine et le sel routier, le sel de déglaçage, le sel de voirie.
Ici, Émilie Lord [inaudible] chez Transports Québec.
Le balado du ministère, une production de la direction de communications.
- Évidemment, quand vous entendez le chiffre de 800 000 tonnes de sel, ça représente, si on met un mètre d'épaisseur de sel-là, une certaine quantité de terrain de football qui peut impressionner.
Ce qu'il faut dire, c'est qu'évidemment on ne peut pas se priver de ça, il n'y a pas d'autres moyens, il n'y a pas de meilleurs moyens de rendre les routes sécuritaires au Québec.
Évidemment, il y a la question de l'abrasif quand il fait trop froid, le sel ne fonctionne pas ou pas assez bien, alors on ajoute du sel, du gravier fin puis ça permet de faire des routes sécuritaires.
On a vraiment besoin du sel.
Mais pour ceux qui aiment l'environnement, et j'en suis, on dit:
Ça fait quoi à l'environnement?
Parce que, c'est sûr qu'il y a un côté négatif à ce sel-là qu'on utilise.
Ça contribue à faire rouiller les infrastructures en acier, ça contribue aussi à nuire un peu à la végétation au bord des routes.
On sait que ce n'est pas fameux pour encourager la végétation le sel.
Mais, on n'a pas le choix.
Et, le ministère de transports du Québec fait quelque chose de quand même spécial pour préserver les endroits qui sont particulièrement sensibles ou stratégiques.
Et, depuis plusieurs années, le ministère a inventé ce qu'on appelle les écoroutes.
Les écoroutes d'hiver, ça existe depuis plusieurs années, Martin, est-ce qu'on peut dire 2014, dans ce coin-là?
- On peut même reculer un petit peu encore plus loin.
2008 qui a eu les premiers tests, dans le fond, en Estrie, au Saguenay-Lac-Saint-Jean, sur quatre routes.
Donc, pour des méthodes d’entretien hivernal.
Ça fait environ une douzaine d'années au ministère que cette méthode est utilisée pour certaines routes.
- Ce n'est pas d'hier.
Mais, ça ne veut pas dire qu'on ne met pas de sel du tout, du tout.
- Non, ça veut dire que, dans le fond, c'est le type d'entretien qui va être différent.
Dans le fond [inaudible] plus en mode d'abrasif et en intervention plus de grattage.
C'est de cette façon-là que les équipes vont intervenir pour assurer que la route soit sécuritaire pour les déplacements et tout en respectant, dans le fond, l'environnement parce que souvent ça va être pour des routes qui sont à proximité de sources d'eau potable, des lacs, des milieux humides.
Donc, au lieu de mettre du sel, l'approche c'est: on va gratter et on va utiliser de l'abrasif en grande majorité.
Ça ne l'empêche pas qu'à certains endroits, quand même précis sur ces routes-là, il peut y avoir du sel.
- Bon, ça veut dire qu'on ne peut pas le faire partout.
On choisit les endroits qui sont stratégiques et qui sont particulièrement sensibles, qui sont particulièrement importants.
Tu as dit sources d'eau potable, je pense que ça dit tout.
Mais évidemment, le ministère n'arrive pas en disant:
"Bon, on va faire ça là".
Il n'y a pas d'improvisation.
Quand on choisit de transformer un bout de chemin en écoroute, il faut que ça soit une route où il n'y a pas trop de monde qui passe là.
Ça exclut d'emblée toutes les routes autour de la région de Montréal.
C'est clair que si on ne mettait pas de sel sur les routes à Montréal, on aurait un sérieux problème collectif, n'est-ce pas?
Ça prend aussi l'adhésion du milieu.
Ça veut dire que vous arrivez dans le secteur où on décide de faire une écoroute, le ministère va faire des enquêtes, il va parler au monde, va parler aux élus du coin, va regarder s'il y a un enjeu sécurité routière, va regarder quelles sont les zones vulnérables au sel de voiries exactement.
Évidemment, on l'avertit avant.
Si vous êtes dans un secteur où il y a une écoroute, c'est certain que vous le savez parce qu'il y a une signalisation qui est adaptée, qui est installée systématiquement sur les tronçons qui sont retenus pour informer les usagers de la route.
On a parlé de plusieurs années, le projet pilot, les années 2008, 2010, 2012, l'Estrie, le Saguenay-Lac-Saint-Jean.
- Martin, est-ce qu'on peut dire combien il y a d'écoroutes ou de tronçons visés par la philosophie ou le procédé d'écoroute?
- Oui.
Tout d'abord, en matière des régions, il y a dix régions où il y a des écoroutes au Québec, que ça soit l'Abitibi, la région de la Capitale nationale, Outaouais tantôt je mentionnais un peu plus tôt les origines des écoroutes, l'Estrie, Saguenay-Lac-Saint-Jean.
Pour un total de 22 tronçons qui sont désignés comme étant des écoroutes, présentement au ministère, et qui sont entretenus l'hiver avec des méthodes plus de grattage et de pendage d'abrasif.
Comme tu le mentionnais un petit peu plus tôt, ce travail-là c'est un travail de collaboration qui fait le ministère et le milieu.
Donc, la municipalité, les élus avant de déterminer est-ce qu'une route ou une autre peut être sélectionnée pour être entretenue avec une méthode et être reconnue comme une écoroute.
- D'ailleurs, on en a eu une nouvelle qui a été inaugurée, je pense, au mois de novembre ou décembre 2020 dans les Laurentides, dans le coin du chemin du Lac supérieur.
Et, ça n'arrête pas, ça veut dire qu'il y a un plan de 5 ans qui va se terminer en 2023 pour les écoroutes.
Il y en aura d'autres des écoroutes.
Ce sont des endroits où on préserve l'environnement davantage en utilisant peu ou pas de sel.
Il faut dire aussi qu'une fois que c'est implanté, le gouvernement, l'état ou le ministère de transports ne va pas disparaître.
Ils vont continuer à suivre de près l'expérience.
Est-ce qu'on a des commentaires des gens qui vivent près des écoroutes?
Est-ce qu'on a des plaintes?
- En général, il y a peu ou pas de plaintes qui sont reçues par le ministère pour l'entretien des écoroutes.
Donc, c'est bien reçu.
Je pense que ça démontre quand on passe aussi avec le milieu, comme les municipalités qui sont impliquées, le ministère fait aussi une analyse, une étude.
Ça fait en sorte que ça l'aide aussi à l'acceptabilité des gens concernés dans le secteur.
Donc, tout ça fait en sorte qu'il y a peu ou pas de plaintes et ça permet, comme tu l'as mentionné d'avoir un entretien hivernal qui respecte l'environnement autour de la route, tout en assurant aussi la sécurité des usagers de la route parce qu'il ne faut quand même pas oublier cet élément-là qui est important.
- Oui, absolument, c'est le premier critère en fait.
Pour le ministère, le premier critère c'est la sécurité de la route.
Ce dont on tient compte, absolument même dans le cas des écoroutes.
Moi, ce que j'aime le plus dans l'expérience globale des écoroutes, c'est que oui c'est encore sécuritaire, de toute façon si ce ne l'était pas on l'aurait su.
Mais, non seulement c'est sécuritaire, mais peut-être que dans certains cas c'est encore plus sécuritaire parce que dans certaines écoroutes on a diminué le nombre d'accidents.
Pas de façon spectaculaire parce que ce sont des petites routes où il n'y a déjà pas beaucoup de monde qui passe.
Ce sont des routes de campagne, règle générale, mais on a noté dans plusieurs endroits, sur plusieurs tronçons une diminution faible du nombre d'accidents.
Ça a été observé.
En fait ce qu'il faut comprendre, c'est que quand vous roulez sur une route avec un fond de neige durci, vous allez rouler moins vite, vous allez être plus prudents, il y a les abrasifs qui sont bien sûr aux intersections puis dans les courbes, ça, c'est clair, mais, ça veut dire que les gens font peut-être plus attention quand la route est un peu moins, disons, parfaite.
- Je pense que probablement, ça doit en effet aider au fait qu'il y a une diminution au nombre d'accidents.
Tout ça démontre, et on en a parlé dans un autre balado, que l'entretien hivernal n'est pas simple, c'est une science et que c'est adapté.
On l'adapte aussi aux conditions, mais à la réalité aussi autour des routes.
Donc, l'entretien hivernal, on peut le dire, ce n'est pas simple.
- Non, c'est une attention de tous les instants, de chaque saison.
Puis chaque saison, on fait les examens de conscience qu'il faut pour voir comment est-ce qu'on peut améliorer l'entretien et garder les routes sécuritaires pour l'année qui suit ?
Mais c'est le travail d'un paquet de gens au ministère de transports.
On est content d'en témoigner et le faire valoir cette expertise-là qui se développe évidemment année après année.
On va se quitter là-dessus, Martin.
On va se souhaiter bonne route avec ou sans sel.
- Parfait.
On se dit à un prochain balado.
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