Plus de 800 caméras pour intervenir rapidement sur le réseau routier

​22 avril 2022​​
Durée : ​10 min 42​ sec

Le ministère des Transports du Québec surveille étroitement son réseau, et ce, d’une manière encore plus organisée qu’il y a 20 ans. Il y a non seulement les essentiels surveillants routiers, que l’on voit tous les jours sur la route, mais on compte aussi sur plusieurs centaines de caméras et sur des dizaines de préposés aux télécommunications, auxquels rien n’échappe.

Véritables centres névralgiques qui veillent sans relâche sur notre réseau, les quatre centres intégrés de gestion de la circulation (CIGC) du Ministère, situés à Gatineau, à Montréal, à Trois-Rivières et à Québec, posent un regard attentif sur les routes les plus achalandées du territoire. Du personnel aguerri scrute le moindre événement en vue de déployer toutes les ressources nécessaires.

Apprenez-en davantage en écoutant Johanne Banville, de la Direction de la veille opérationnelle, et Simon Chouinard, chef des opérations au CIGC de la Capitale-Nationale, centre qui peut détecter des incidents à distance jusqu’au Saguenay–Lac-Saint-Jean, au Bas-Saint-Laurent et même aux Îles-de-la-Madeleine!

​​
Téléchargez le balado (10,0 Mo)​​​​​

​Transcription

Le balado de Transports Québec.

Ici Gilles Payer, relationniste et porte-parole.

Bienvenue à cet épisode consacré à la surveillance du réseau routier.

Nous entendrons le quotidien de notre collègue Simon Chouinard, au centre de surveillance de la Capitale-Nationale.

Mais, d’abord, écoutons Johanne Banville, à la tête de la veille opérationnelle.

- Johanne Banville, bonjour.

- Bonjour.

- Vous êtes directrice de la veille opérationnelle. C’est quoi ça, la veille opérationnelle?

- La Direction de la veille opérationnelle regroupe les quatre centres intégrés de gestion de la circulation du Ministère.

Donc, notre mandat, c’est d’anticiper les événements qui se produisent sur le réseau routier dans le but d’alerter les directions générales concernées, les différents services d’urgence, dans un but de résoudre les situations, d’avoir le moins d’effets possible sur la circulation.

- Et les moyens pour veiller, bien, on va y venir tantôt. On va parler des fameuses caméras du ministère des Transports.

Mais, moi, Johanne, je suis intéressé à savoir vous êtes au ministère des Transports depuis combien de temps.

- Je suis arrivée au ministère des Transports en juin 2013. J’ai commencé ma carrière au ministère des Ressources naturelles et puis, ensuite, je suis allée au ministère de l’Environnement. Puis, en 2013, j’ai fait le saut au ministère des Transports.

- CIGC : Centre intégré de gestion de la circulation.

Les fameuses caméras, entre autres, hein? Qu’est-ce qu’il y a à part les caméras?

- Bien, il y a les panneaux à messages variables, que vous voyez sur des autoroutes, où on voit « Accident ». On fait également des liens avec le Québec 511.

Les centres intégrés de gestion de la circulation, nous, ce qu’on fait, c’est qu’on informe l’usager de la route de ce qui se passe sur les réseaux, pour l’aider dans sa prise de décision lors de ses déplacements.

Donc, on a les panneaux à messages variables, les PMV, on a également des caméras, on fait des liens vers le Québec 511.

- On peut les voir sur Québec 511, mais on ne peut pas les voir toutes.

- Non, parce qu’il n’y a pas assez de place, et on a quand même près de 850 caméras à la grandeur de la province. Donc, on met celles qui apparaissent les plus importantes pour les usagers de la route dans Québec 511.

- Est-ce que c’est précis, est-ce que vous pouvez reconnaître quelqu’un sur les caméras qui est dans une voiture?

- Par exemple, sur les caméras du pont Pierre-Laporte qui sont en haut du pont, on pourrait voir, par exemple, un cellulaire qui serait sur la chaussée.

Donc, elles sont très précises. C’est pour ça que, quand on utilise la fonction zoom, le préposé aux télécommunications va retirer temporairement la caméra, le temps qu’on agrandisse l’image, parce qu’on le fait pour protéger les renseignements personnels des usagers de la route, des citoyens. On pourrait voir, par exemple, les marques des voitures, les numéros de plaques.

- OK.

- C’est quand même un outil puissant.

- Est-ce que c’est enregistré?

- Les images sont sauvegardées pour une durée d’un mois, puis, ensuite, on enregistre par-dessus.

Lorsque nous avons des demandes des corps policiers pour toutes sortes de raisons, pour des enquêtes policières, ils nous contactent, on a une procédure établie. Nous avons des ententes et on fournit les images pour que ça puisse, par exemple, être présenté comme preuves à la cour.

- Donc, quatre centres intégrés de gestion de la circulation avec évidemment des gens qui travaillent là.

Ça peut représenter quoi comme ressources humaines, c’est…

Ça travaille-tu 24 heures par jour?

- Ça travaille 24 heures par jour, 7 jours sur 7, 365 jours par année. À Noël, à Pâques, la nuit, surtout dans les tempêtes.

Il y a beaucoup d’événements qui se passent sur le réseau. On peut dire que pour l’ensemble des CIGC, c’est à peu près 2 700 événements par jour.

Il ne faut pas oublier que c’est 24 heures sur 24 et il y a plus d’événements qui se produisent naturellement à Montréal et au CIGC de Montréal, puis au CIGC de Québec, que dans les CIGC de Gatineau et de Trois-Rivières.

On pourrait penser qu’au centre de Montréal, il y a à peu près une dizaine de personnes qui sont par quart de travail. Notre préoccupation, c’est la surveillance des tunnels en premier, donc il y a toujours des personnes qui surveillent les tunnels.

Et puis, à Québec, c’est un peu plus modeste, on pourrait penser à six personnes en tout temps, et dans les plus petits CIGC, on a des plus petites équipes.

Il y a quand même moins d’événements, mais il y a quand même des équipes là. Ils sont deux à trois personnes en tout temps, ils se relaient.

- Et ces gens-là notent des incidents, ça peut être quoi? On pense évidemment à un accident, un accident de la route, quelqu’un qui est en panne, ça peut être quoi d’autre? Qu’est-ce qu’on peut signaler?

- On peut signaler, par exemple, des animaux, des objets sur la route, on retrouve toutes sortes d’objets des fois sur la route, surtout dans les périodes de déménagement. On va retrouver beaucoup d’animaux morts, beaucoup de pannes, des véhicules en feu, perte de contrôle de véhicules.

Des fois, ça peut être, des gens vont nous appeler parce qu’il y a un bris sur… un trou dans la chaussée, une lumière qui ne fonctionne pas, un camion qui perd son chargement, ça, il va y avoir beaucoup d’appels.

C’est toutes sortes d’événements divers.

- Bonjour, ici, Sarah Bensadoun, porte-parole au ministère des Transports.

Le balado, une production de la Direction générale des communications.

- Simon Chouinard, chef d’opération à Québec, bonjour.

- Oui, bonjour.

- Vous êtes au ministère des Transports depuis quand?

- Je suis là depuis 2009. En fait, j’ai fait mon stage là après le cégep. Je suis resté là par la suite, j’ai gravi les échelons. J’ai commencé préposé aux télécommunications, dans le temps, ça se nommait « contrôleur de circulation », puis, ensuite, préposé aux télécommunications, par la suite chef d’équipe, puis chef des opérations aujourd’hui.

- Qu’est-ce que les gens font au CIGC à Québec ou ailleurs?

- Premièrement, c’est… Ils font la télésurveillance du réseau routier à Québec métro. On a plusieurs caméras sur le réseau, donc ils font la détection d’événements, que ce soit un accident, une voiture en panne, congestion anormale. Il y a plein de partenaires qui peuvent nous appeler, que ce soit la Sûreté du Québec, les citoyens, la Ville de Québec, le RTC, toutes sortes de monde qui peuvent nous rapporter des incidents, que ce soit un lampadaire, des lampadaires qui ne fonctionnent pas, un feu de circulation qui est défectueux, un nid-de-poule, toutes sortes de choses.

Nous, ensuite, on s’assure que la situation est prise en charge avec les intervenants, puis, c’est ça, on a quand même un vaste réseau à s’occuper : Saguenay–Lac-Saint-Jean, Bas-Saint-Laurent, Gaspésie, Côte-Nord, Chaudière-Appalaches, puis Capitale-Nationale.

C’est sûr qu’on n’a pas des caméras partout, principalement Québec métro, puis on commence à en avoir dans le Bas-du-Fleuve. Puis, pour le reste du réseau, c’est beaucoup les intervenants, la SQ, exemple, de Baie-Comeau qui nous appelle pour nous donner un accident sur la 138 avec entrave.

Le préposé se charge d’envoyer les intervenants, donc ils nous rapportent les détails, puis, ensuite, nous on peut, par exemple s’il y a une entrave de voie, bien, faut diffuser ça sur 511.

Ce que j’ai déjà vu, une grosse journée de tempête, ce qui est le pire en fait en termes de volume d’appels, ça peut aller jusqu’à 1 200, 1 200 à 1 300, mais à partir de 600, c’est une bonne journée.

On voit surtout ça l’hiver à cause des conditions météo difficiles, chaussées enneigées, des sorties de routes, des fermetures de routes.

Les préposés arrivent le matin, ils ne savent pas ce qui va se passer dans leur journée.

Il peut y avoir des événements majeurs n’importe quand, que ce soit la semaine, la nuit et la fin de semaine.

- Et l’intervenant, vous parlez de surveillant routier?

- Oui, exact, eux, c’est nos yeux sur la route. C’est les premiers, souvent, arrivés sur les lieux de l’accident ou de… qui nous rapportent les détails. Puis, c’est eux qui jugent si, bon, bien là, si je vais fermer la voie de droite, donc, nous, ensuite, on diffuse l’information, tout dépendamment de ce qui se passe sur le terrain.

- Est-ce qu’on voit des choses, disons, plus, plus drôles, plus bizarres, plus étranges?

Je sais que, des fois, il y a des camions qui perdent des chargements, des choses comme ça, ça arrive ça?

- Pas fréquemment, mais on en voit de tous les genres, que ce soit piéton en état d’ébriété qui marche sur le réseau en fin de soirée, ou dans le temps des déménagements, des divans, des frigos, les petites remorques-là qui ne sont pas assez attachées, les matelas aussi, souvent. Donc, ça peut être dangereux pour les motocyclettes, pis les véhicules aussi.

- Wow.

- Déjà vu aussi des camions qui transportaient des porcs, un ou deux porcs qui s’est ramassé aussi sur le chemin, donc là, c’est le porc qui court dans les voies.

On est comme un peu les anges gardiens, si on veut, des usagers de la route.

Plus les gens sont informés, plus ils vont prendre des précautions pour prendre un autre chemin.

- Et puis, un bon préposé aux télécommunications, un bon surveillant, ça prend quelles qualités?

- Quelqu’un qui doit rester calme, qui a le sens des responsabilités. Ce qui est important, c’est le service à la clientèle. Dans une journée, le préposé peut parler à plusieurs personnes, que ce soit des citoyens contents et non contents, les partenaires, la Sûreté du Québec. Donc, il faut qu’il ait un très bon service à la clientèle aussi.

Je ne sais pas le nombre d’appels qu’on fait avec eux dans une journée, mais c’est constant. On les aide, ils nous aident, on est souvent en assistance pour eux, sur des événements, puis vice-versa.

C’est une étroite collaboration avec la Sûreté du Québec, les autres corps de police aussi, mais c’est sûr que la Sûreté du Québec, c’est les autoroutes, donc, c’est le principal.

- Merci, Simon, de travailler à être un ange gardien avec votre équipe.

- Ça fait plaisir.

- Merci à nos invités, Johanne Banville et Simon Chouinard.

Merci à vous, de votre écoute, et nous espérons vous retrouver très bientôt dans un autre balado.

Au revoir!