Des environnements routiers adaptés et plus agréables grâce à l’architecture de paysage (1<sup>ère</sup>%%partie)

​​​​​​​21 février 2022​​
Durée : ​21 min 41​ sec

À l’interne, le Ministère peut compter sur des spécialistes de l’aménagement de l’environnement entourant ses projets. En quoi consiste cette expertise qui recèle des compétences insoupçonnées?

Effets des changements climatiques, plantes envahissantes, transition entre différents milieux, mise en lumière, sécurité des usagers, préoccupations à l’égard des voisins du réseau routier, guidage visuel, écrans antibruit et importance des végétaux pour le maintien en place des infrastructures sont autant d’éléments qui sont présentés dans cet épisode et qui meublent à l’année le quotidien de l’équipe du Ministère.

Rencontre avec deux architectes paysagistes fiers de mettre leur pratique au service du public : Marie Nolet et Guy Bédard.

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Bonjour à tous, bienvenue à ce balado cette semaine consacré à une autre spécialité interne du ministère des Transports.

Spécialité qui ne date pas d’hier d’ailleurs, architecte paysagiste.

Vous savez, les environnements routiers, mine de rien, ne sont pas laissés à eux-mêmes.

Chaque projet routier, chaque infrastructure, chaque changement ou amélioration de structure fait l’objet d’une analyse à l’égard des besoins des usagers de la route, bien sûr, à l’égard des riverains – les riverains, ce sont ces résidents qui habitent à proximité – ou encore des potentiels effets des saisons et leurs caractéristiques communes, ou simplement à l’égard de l’apparence générale de l’endroit.

Alors, oui, on se préoccupe des environnements routiers et de tout ce qui s’appelle « infrastructure » au ministère des Transports.

Alors, pour en parler, deux routiers, justement, de l’architecture de paysage.

Je l’ai fait exprès, Marie Nolet et Guy Bédard.

Bienvenue à vous deux!

- Merci.

- Merci.

- Marie, au ministère des Transports depuis quelques années quand même.

- Eh oui, depuis 19 ans bientôt, d’ici un mois.

- Qu’est-ce que vous aimez le plus de vos fonctions?

- En fait, moi, ce que j’aime le plus, c’est vraiment la diversité qui existe à l’intérieur des tâches que j’ai à accomplir.

C’est vraiment très différent selon les saisons, selon les projets, selon les défis, l’évolution aussi dans le temps.

On dit depuis 20 ans, presque 20 ans, ça s’est transformé au fil du temps, la relation que les usagers ont avec leur milieu.

Un autre aspect, on peut voir nos réalisations très rapidement.

On ne se le cachera pas, le ministère des Transports construit beaucoup, a des budgets beaucoup pour la construction.

Donc, on peut voir les effets de nos interventions assez rapidement dans le milieu dans lequel elles s’insèrent.

Ça, c’est très intéressant, quand on veut voir concrètement les aménagements sur lesquels on travaille.

- Oui, ça s’appelle avoir les moyens de ses ambitions après tout.

Guy Bédard, au MTQ depuis aussi longtemps que Marie?

- Dans mon cas, ça fait un peu plus de 30 ans que je suis au Ministère.

- Est-ce que les défis demeurent les mêmes après toutes ces années?

- Les défis sont toujours là, de la même façon que Marie l’a exprimé.

Je souscris à toutes les choses qui ont été plus tôt soulignées par elle, comme étant intéressantes.

J’ajouterais peut-être aussi, toujours dans l’environnement très large du Ministère, qu’on peut développer les connaissances dans le domaine dans lequel nous sommes.

On a la possibilité, parce que c’est un ministère, encore là, qui a les moyens de ses ambitions, de faire des projets de recherche, de faire développer la connaissance des aménagements en bord de route.

C’est aussi très stimulant pour notre intellect après beaucoup d’années, on reste toujours capable de se renouveler.

- Alors, il n’y a pas tant de routine, ça me rassure.

Parlons, Guy, du Ministère qui emploie, donc, des architectes paysagistes depuis fort longtemps, avec des fonctions qui varient et qui évoluent à travers le temps. Mais quels genres de mandats on confie aux architectes paysagistes du Ministère?

- Comme le Ministère fait beaucoup de choses dans des environnements très variés, ces mandats-là peuvent effectivement changer, mais de façon générale, on vise presque toujours à faire une intégration de l’infrastructure routière dans l’environnement dans lequel elle se trouve.

Cet environnement-là s’intègre par le volet visuel, le volet physique aussi.

C’est notre principale activité, je dirais là, dans le cadre d’un projet routier.

- Vous n’êtes pas seulement deux au Ministère?

- Non, on est actuellement, si je ne me trompe pas, sept architectes paysagistes et on cherche à augmenter cette cohorte-là de quelques personnes.

Il y a des démarches pour augmenter à gauche et à droite des postes supplémentaires.

- Question un peu simple, mais est-ce qu’il y a du travail à l’année longue? Parce qu’on pense que l’architecture de paysage, ça se fait seulement en été.

- Tout à fait, c’est vraiment un emploi 365 jours par année pour le Ministère, mais à l’année longue, donc 12 mois, parce que la conception est en continu pratiquement sur toute la période annuelle là.

Il y a des projets en continu.

Parfois, certains se rendent à la phase de réalisation des travaux, donc 12 mois par année.

- Marie Nolet, plongeons tout de suite dans des choses qui sont vraiment d’actualité, c’est ce que je veux dire.

Les changements climatiques, est-ce que ça apporte des intrants à vos mandats?

- Oui, effectivement, ça s’est modifié au cours du temps.

Vous avez probablement remarqué l’implantation de bassins de rétention à l’intérieur des échangeurs.

Donc, c’est les nouvelles réglementations. On a plus de coups d’eau.

La récurrence de pluie qui était avant calculée pour retenir l’eau 20 ans est passée au 100 ans et le 100 ans revient plus souvent.

Donc, les volumes d’eau doivent être retenus. Donc, ça, c’est un exemple de ce qui peut être les changements climatiques.

Les types de végétation qu’on utilise aussi ont évolué selon le temps.

Nos zones de rusticité donc, notre palette diminue d’un bord, mais augmente de l’autre côté.

Les plantes envahissantes aussi.

Donc, il y a plusieurs, on doit toujours se mettre à jour sur cette influence-là que le changement du climat apporte.

- Guy, je reviens à vous et, Marie, je ne vous oublie pas pour la suite.

Guy, est-ce qu’on peut considérer la branche de l’architecture de paysage et de l’environnement comme une spécialité, ce que vous faites au Ministère?

- En fait, quand nous étions tous les deux à l’école, Marie et moi, parce que nous sommes de la même promotion, même si nous ne sommes pas entrés au Ministère en même temps, on a gradué la même année. Année dont je n’identifierai pas le chiffre.

Tout ça pour dire qu’on ne se faisait pas beaucoup parler des abords de route.

Les contextes au niveau de la formation n’étaient pas ceux des abords autoroutiers, surtout pas.

Donc, je ne pourrais pas qualifier ça d’une spécialité.

Par contre, il y a vraiment des aspects de notre travail qui sont un peu spécifiques à l’environnement autoroutier qu’on ne retrouverait pas, par exemple, dans une municipalité ou sur une entreprise privée.

Donc, les abords de route impliquent le déplacement des gens à grande vitesse sur les chemins, ce qui fait que nos aménagements doivent prendre en compte, par exemple, la perception des automobilistes qui sont dans une voiture vont avoir d’un environnement routier.

Ce qui est déjà assez différent d’une marche à pied dans un parc par exemple.

Donc, ça, c’est une couleur qui est spécifique un peu à ce que l’on retrouve dans le cadre d’un environnement des transports.

- Donc, concrètement, vous tenez compte que c’est une autoroute où les gens filent à 100 km/h et que leur perception de l’environnement, des côtés de la route n’est pas la même que quand on est dans un milieu urbain où on roule à 50 km/h, c’est ça?

- Effectivement, il y a plusieurs milieux aussi.

Il y a les environnements très urbains à 50 km/h dans lesquels les routes du Ministère circulent également.

On passe aussi à des environnements à 70 km/h, à 90, à 100 km/h.

Donc, chaque milieu doit être composé au niveau de l’aménagement paysager pour refléter la vitesse à laquelle les gens vont avoir le temps de percevoir les choses.

Donc, plus on va vite, plus on doit y aller en masse, avec des effets de masse plutôt que du détail, du fin détail pour la perception des gens.

- Qu’on ne pourra pas voir de toute façon si on roule trop vite.

Restons dans le milieu urbain.

Marie, le milieu urbain fait l’objet de vos interventions comme architecte de paysage.

De quel ordre sont vos interventions?

- Dans les milieux urbains, j’ajouterais même dans ce que Guy a dit par rapport aux vitesses, on a aussi la vitesse de l’usager à pied parce que, dans les milieux urbains, il y a des gens à proximité.

Mettons, une autoroute, il y a des viaducs avec des trottoirs qui permettent aux gens d’enjamber l’autoroute ou de passer dessous.

Donc, il faut travailler aussi pour l’usager à pied et là on va plus dans le fin détail.

Donc, il peut y avoir des œuvres d’art qui sont intégrées, de la lumière, la végétation est beaucoup plus subtile.

On peut aller avec des vivaces, différents ensemencements.

Donc, ça, c’est en milieu urbain, mais il y a aussi en milieu périurbain. Dans les municipalités, on a des routes régionales et quand on arrive tout le monde a conduit, bon, on est sur une route à 90, tu arrives dans un village, il faut que tu réduises ta vitesse à 50 km/h.

Il y a souvent des trottoirs de chaque côté.

Donc, on intervient pour modifier le milieu pour que l’usager de la route modifie son comportement, donc ralentisse.

Il y a des aménagements de transition, finalement, qui éveillent le conducteur pour lui dire : « Hey, hey, tu arrives en ville là, mon gars, fait que fais attention! »

Donc, on intervient, on travaille avec les municipalités aussi pour planifier l’environnement urbain pour que les gens sentent vraiment qu’il y a, entre guillemets, un certain « danger », qu’il y a de la vie, il peut y avoir des entrées, des sorties de voiture, tout ça.

L’aménagement est pensé de cette façon-là, en collaboration évidemment avec les ingénieurs, avec les biologistes.

Le mobilier qu’on choisit aussi est adapté, parce que le mobilier urbain n’est pas pareil comme le mobilier autoroutier.

C’est vraiment deux environnements différents dans lequel on travaille différemment qui sont nos défis quand on est architecte paysagiste pour que les usagers comprennent bien.

Quand on voit les panneaux « La route nous parle », on contribue beaucoup, les architectes paysagistes, à faire parler la route pour que les usagers de la route comprennent bien le milieu qu’ils traversent et se comportent de la bonne façon.

- Moi, je trouve ça fascinant, c’est un peu comme si vous me disiez : « On travaille un petit peu au niveau de l’inconscient de l’usager de la route. »

C’est quand même capoté là.

- La plupart de nos interventions qu’on fait là, d’aménagement, c’est vraiment pour envoyer un message autant aux usagers à pied qu’aux usagers en véhicule.

- Donc, des fonctions qui sont multiples. Guy Bédard, l’architecture de paysage, dans un environnement routier, j’entends, ce n’est pas si ingrat que ça, c’est quand même une science qui a plusieurs fonctions, on pourrait dire ça?

- Oui, avec le temps, depuis plusieurs années, donc, il y a la présence d’architectes paysagistes qui ont élaboré des outils sur lesquels maintenant on appuie un peu les projets pour en même temps faire connaître aux autres disciplines le rôle de l’architecte paysagiste à l’intérieur de cet environnement qu’est le ministère des Transports, mais aussi pour qu’un nouvel architecte paysagiste sache à quoi il doit se référer quand il devra faire des conceptions.

On a défini donc des outils et des normes. Puis, dans le cas d’architecture de paysage, on encadre la pratique sous trois fonctions principales.

Le confort et la sécurité des usagers.

Par là, on peut parler par exemple de brise-vent qui peuvent faire que, sur le bord d’une route, on va réussir à améliorer les conditions routières.

Donc, la sécurité et le confort indirectement par ça.

La fonction technique en est une autre.

Celle-là vise, par exemple, de façon très pragmatique à faire que les sols qui composent les abords des routes soient stables, ne ravinent pas, ne se dégradent pas.

Les aménagements paysagers ou la végétation qu’on implante sur le dessus de ces sols-là jouent un rôle très technique.

On pourrait même, dans le volet technique, ajouter des écrans antibruit, par exemple, où l’architecte paysagiste est souvent impliqué sur l’intégration visuelle de ces ouvrages.

Enfin, la fonction esthétique est quand même significative.

Marie l’a mentionné dans plusieurs exemples, mais la fonction esthétique vise à mettre en valeur un environnement routier. Puis, si on veut rendre ça pratico-pratique, on peut s’imaginer à l’entrée des agglomérations, par exemple, le Ministère fait souvent soit par l’échangeur autoroutier qui permet d’accéder à une ville ou un village, soit par une sortie ou un croisement routier, cherche à mettre en valeur cet accès à un environnement construit ou une agglomération.

C’est à peu près les trois fonctions principales qui définissent un peu la pratique.

Ici Louis-André Bertrand, porte-parole chez Transports Québec. Le balado est une production de la Direction générale des communications.

- Donc, le but étant vraiment de rendre la route la plus belle possible, la plus efficace possible et la plus sécuritaire et confortable, enfin, son passage sur cette route-là le plus confortable possible.

Marie, j’ai vu, dans l’univers des architectes paysagistes au Ministère, il y a une expression qui s’appelle le « guidage visuel », c’est quoi ça?

- En fait, c’est justement les aménagements des abords qui permettent de guider l’usager.

Donc, par ce qu’il perçoit sur le bord de la route, que ce soit on traverse des champs, puis tout d’un coup il y a une plantation d’alignement qui est faite. Donc là, les gens perçoivent le changement.

Donc, c’est des messages comme ça qui sont passés à l’usager pour le guider à travers son parcours sur la route.

Il y a différents types. Ça peut être aussi le mobilier autoroutier ou le mobilier urbain qui varie.

Donc, dans tel type, ou la topographie qu’on va travailler de plus en plus, on travaille la topographie aux abords de la route qui, elle, va permettre de guider l’usager, de bloquer peut-être un champ visuel qui ferait que, sur l’autoroute, on serait comme porté, peut-être, à continuer tout droit.

Bon, il y a les panneaux là qu’on voit, les abeilles, comme on les appelle, rayés noir et jaune, mais s’il y a de la végétation qui est mise là, qu’on vient couper ce corridor-là visuel, bien ça vient indiquer à l’usager qu’il y a un virage à prendre.

Donc, on participe à guider l’usager le long de son parcours.

- Et la mise en lumière, c’est quoi exactement, puisqu’on est dans les descriptions de fonctions?

- La mise en lumière, en fait, c’est souvent associé à des éléments qu’on veut mettre en valeur.

Le guidage peut se faire aussi le soir ou quand il fait assez noir.

Donc, comme à Québec, des crans rocheux à l’entrée de la capitale, donc l’entrée de la capitale nationale, quand on traverse les deux ponts, on a beaucoup de crans rocheux.

Donc, une mise en lumière de ces crans rocheux là permet de souhaiter comme la bienvenue, puis de montrer le cap Diamant, donc sortir les caractéristiques de la ville.

Ou, encore, c’est sur des ponts d’étagement qu’on vient ajouter un éclairage qu’on appelle décoratif ou qu’on vient souligner l’éclairage d’éléments, soit anthropiques ou d’éléments naturels, comme les crans rocheux ou la végétation.

Encore là, dans un but de mise en valeur esthétique, mais aussi de guidage le long du parcours de l’usager de la route.

- Est-ce que les architectes paysagistes interviennent au niveau de la conception d’un projet, dès le départ?

- Oui, tout à fait, en fait, on fait partie de l’équipe de conception d’un projet.

Ça va de l’étude d’impact initiale lorsque ce sont des projets d’envergure, où on définit les enjeux environnementaux à prendre en compte jusqu’au premier pas de la conception, qui peut orienter même jusqu’aux tracés d’une route, lorsqu’on a de nouveaux tracés de route à réaliser.

Il y en a moins maintenant, là on est plus en amélioration des infrastructures existantes.

Et, par la suite, on accompagne l’équipe de conception soit parce qu’on fait les choses à l’interne, soit parce qu’on accompagne un mandataire du Ministère qui réalise ces travaux-là, de façon à progresser aux études d’opportunité, aux avant-projets, aux plans et devis.

Donc, oui, ça fait vraiment partie d’une démarche commune avec les autres concepteurs.

- Restons dans le milieu de la conception.

Dès le départ, on parle de plan, on parle donc de végétation, d’éclairage, on l’a évoqué, de niveaux de terrain pour concevoir que l’eau va s’écouler ou doit s’écouler dans un certain sens, ne pas altérer les plantations ou les fossés, ces choses-là.

Donc, dans quelle mesure vous avez à jongler justement avec tout ça?

- Mais en fait, je dirais, ça dépend un peu du défi du projet, mais l’ensemble de ce que tu as énuméré, Gilles, sont effectivement des composantes sur lesquelles on peut avoir à intervenir.

Je vais donner un exemple de pont, par exemple, qui enjambe deux municipalités ici, dans la région où j’habite, Belœil–Mont-Saint-Hilaire. C’est un pont qui est près de noyaux villageois, où il y a deux routes qui passent sous l’infrastructure qui permet de franchir la rivière Richelieu.

Et comme c’était sensible comme milieu, puis avec une présence de beaucoup d’observateurs, autant des fixes que sont les riverains que les mobiles qui sont sur la route, bien l’ensemble de l’ouvrage a été jugé d’intérêt. Donc, on est allés intervenir sur le choix des lampadaires, un peu comme le mentionnait Marie, le choix des garde-corps, même la forme des poutres qui composaient le dessous du pont parce qu’on avait le choix entre une poutre rectiligne, par exemple, ou arquée. Pour le contexte, on a préféré choisir l’arquée.

Donc, on est allés très, très loin dans toute la conception du projet, mais ce n’est pas le cas dans tous les projets, cela dépend des défis, des enjeux qui sont soulevés.

- Intéressant, Marie, donc, dans la conception, il y a bien sûr les végétaux qui sont une de vos matières premières et je lisais que ça contribuait à stabiliser les structures.

Moi, ça m’impressionne, mais pourriez-vous élaborer là-dessus? De quelle manière les végétaux sont capables de faire ça?

- Bien, en fait, au départ, il faut comprendre que les végétaux, évidemment, la partie esthétique, c’est ce qui est apparent, le feuillage, le tronc et tout ça.

Toutefois, toute la partie qu’on oublie plus souvent, qui est le système racinaire, qui est dans le sol, lui contribue, justement, c’est lui qui vient contribuer à stabiliser le sol.

Donc, on peut les utiliser de façon assez classique, une plantation standard va contribuer à stabiliser le sol, à éviter qu’il y ait de l’érosion, assez de base, mais ça peut être un peu plus complexe comme utilisation.

Donc, il y a différentes techniques, comme des fagots, des matelas de branches, qui ont été élaborées avec le temps et qui permettent à ce moment-là de venir encore plus stabiliser les pentes qui sont un peu plus difficiles, plus instables, pour permettre, vraiment, de fixer le sol en place, d’éviter l’érosion et de contribuer peut-être même à ce que la végétation reprenne plus facilement. Souvent, c’est dans des talus ou sur des berges de rivière.

Donc, ces techniques-là nous permettent une implantation plus rapide et qui va se maintenir.

C’est des combinaisons souvent avec les ingénieurs de stabilisation de pierres.

On s’entend, quand on regarde un talus de pierres, puis on regarde un talus tout végétalisé, bien que, nous, notre idée, c’est de s’approcher le plus possible de la nature lorsque c’est possible.

- C’est un travail, Guy, qui se fait à l’intérieur ou à l’extérieur, ou un peu des deux?

- Principalement à l’intérieur. En fait, j’ai eu un échange avec Marie sur ce point parce qu’on essaie d’estimer de part et d’autre quelles étaient nos parts respectives de terrain, et ça représenterait peut-être, je dirais, en général 5 à 10 % de notre tâche, là, d’aller faire des activités sur le terrain. Et là, je parle surtout d’aller faire des inventaires ou une reconnaissance des lieux lorsqu’on est au début ou en amont d’un projet, puis, évidemment, la partie qui accompagne la réalisation de ce projet-là lorsqu’on fait la surveillance de chantier.

Mais, principalement, c’est vraiment un travail de bureau parce que les outils actuellement sont très, très efficaces pour nous éviter d’avoir toujours le besoin de faire une sortie terrain, effectivement, par les Street View ou autres outils de prise en compte.

Le Ministère lui-même fait beaucoup d’inventaires.

- J’ajouterais, Guy, que, souvent, on bénéficie de collègues techniciens qui, eux, sont, moi, je les qualifie souvent de nos yeux sur le terrain. Donc, ils vont vérifier les travaux, ils prennent des photos. Maintenant, avec les outils, bien, c’est facile, on reçoit les photos, on reçoit des vidéos et on peut commenter ce qui, je dirais, vraiment que ça nous aide à faire le travail, mais il n’y a rien comme aller sur le terrain, puis bien connaître son réseau.

Donc, c’est pour ça que notre 5 à 10 %, il est précieux.

- Oui, puis si je veux ajouter peut-être encore un complément à cette réponse, il reste quand on fait de la conception une espèce d’élément intangible qui est comment on se sent dans un environnement quand on est physiquement à l’intérieur, qui ne sera jamais le même qu’une photo qu’on perçoit dans notre écran d’ordinateur.

Donc, c’est cette qualité-là qu’on peut retrouver en étant sur le terrain, il ne faut quand même pas l’oublier là, elle est importante.

- Nous vous invitons à écouter la seconde partie de ce balado en retournant sur notre plateforme.

Il sera question des types de végétaux disponibles, leurs nombreuses fonctions, qui ne sont pas seulement esthétiques.

C’est un rendez-vous.