Mesures déployées contre la poudrerie

​​​​​​​​​​​​​12 février 2021
​​​​​​​​​​​​​Durée : 25 min 47​​ sec

L’hiver, la poudrerie est une nuisance concrète pour les usagers de la route. Outre la réduction parfois subite de la visibilité qu’elle peut causer, elle a la fâcheuse manie de se déposer sur la chaussée sans prévenir. Plusieurs stratégies sont expérimentées et les projets pilotes en la matière se succèdent régulièrement. Des gains sont observables, mais l’ennemi, lui, demeure infatigable.

Faites connaissance avec l’arsenal déployé dans le but de réduire les effets de ce phénomène naturel et plus ou moins prévisible.

​​​​​​
Téléchargez le balado (11,3 Mo)​

Transcription

Bienvenue à cet autre épisode de balado du Ministère des Transports du Québec.

Nous sommes à la série Entretien hivernal ou Viabilité hivernale.

Cet épisode sera consacré aux mesures anti-poudrerie.

Chaque hiver, des épisodes de poudrerie surviennent sur nos routes.

Parfois, malgré toutes nos précautions et l'entretien intensif durant les chutes de neige importantes, même après.

Évidemment, on se fait interpeller au ministère régulièrement, à propos des mesures actuelles.

Et des mesures futures de contrôle des effets de la poudrerie sur nos routes en saison hivernale.

Ce qui veut dire qu'on se fait poser des questions comme :

« Quelles solutions avez-vous pour limiter la poudrerie et la neige sur la route ? »

« Comment le ministère procède quand on doit fermer une route ? »

« Est-ce qu'on doit fermer des routes plus souvent ou plus fréquemment ? »

« Est-ce qu'on doit interdire les camions lourds sur les routes, lors des tempêtes ? »

Et la fameuse question « Pourquoi planter des feuillus au bord des routes, pour empêcher la poudrerie ? »

Martin Girard, mon collègue et porte-parole est avec moi. Bonjour Martin.

- Bonjour Gilles.

- Est-ce qu'on peut faire quelque chose contre la poudrerie, vraiment ?

- On a fait quelques balados sur l'entretien hivernal au Ministère. On le dit souvent, Gilles, que c'est une expertise, que c'est une science aussi l'entretien hivernal.

Et oui, le ministère se penche sur le cas de la poudrerie.

Toujours dans l'objectif d'améliorer la sécurité et de faire en sorte de limiter le plus possible la poudrerie sur les routes, avec différentes actions faites par le ministère, pour y arriver.

Il y a des équipes qui travaillent sur ces éléments-là.

L'objectif, c'est aussi d'adapter tout ça selon les différentes réalités.

Une route, par exemple dans le Bas-Saint-Laurent, sur le bord de l'eau, versus dans un champ.

Les besoins en matière d'aménagement de haies brise-vent ne sont pas nécessairement les mêmes.

Ce que le ministère va surveiller, dans un premier temps, c'est de regarder quel est l'historique des accidents survenus dans le secteur, sur cette route.

Combien de voitures y circulent par jour ?

Est-ce qu'il y a une problématique de visibilité qui est connue ?

Quel est le type de route ? Est-ce une route régionale ? Une route collectrice ? Et est-ce qu'il y a des chemins de détour ou alternatifs dans le secteur ?

- Donc, c'est ça l'analyse.

- Oui, exactement. C'est cette façon qui est faite pour faire les équipes du ministère, les spécialistes, pour analyser et faire en sorte, par la suite, de choisir le meilleur moyen et les meilleures mesures pour prévenir la poudrerie dans un secteur précis.

- Parce qu'il y a plus d'une manière de contrôler ça.

- Oui. Il y a principalement trois types de mesures qui peuvent être faites. On va en parler un petit peu plus en détail plus tard.

Il y a des haies brise-vent. Les gens peuvent les voir souvent avec un mélange de végétation, des arbres et ainsi de suite.

Il y a les clôtures à neige, qui peuvent être temporaires, ou être installées principalement...

Par temporaires, c'est qu'on va les installer à l'automne et les retirer au printemps.

Aussi, il y a des tranchées peuvent être faites dans la neige, et des murs de neige qui vont être réalisés avec de la machinerie.

Ce sont principalment les trois types de mesures qui peuvent être mis en place par le ministère.

Il faut comprendre que la poudrerie, c'est un phénomène hivernal, sur lequel on n'a pas une emprise primaire.

Dans le sens qu'on ne peut pas empêcher le vent de souffler.

On ne peut pas empêcher la neige de neiger.

Mais on peut quand même contrer, diminuer ou détourner les effets.

Martin, tu as dit « haies brise-vent ». Je pense que dans cette expression, le mot-clé est « brise ».

Parce que l'une des techniques que le ministère utilise, ce sont justement les haies qui servent à briser le vent.

Ça c'est stratégique. C'est vraiment une science. Tu as dit ça au début. C'est exactement ça.

Les haies brise-vent, ce que c'est en fait, c'est tout simplement un alignement de végétation qu'on met sur le bord des routes.

Pas trop proche, car ce n'est pas trop prudent.

Mais aussi, c'est plus efficace lorsque c'est éloigné de la route.

Ça peut être aussi dans un terre-plein, entre deux voies d'une autoroute.

Tout ça, les haies brise-vent, c'est pour réduire les effets néfastes de la poudrerie sur la sécurité.

Ça peut être des arbres feuillus, des conifères. On mélange ça avec plusieurs essences.

Ça peut être implanté en fosse individuelle.

Ça peut être aligné avec des arbustes, qui sont choisis pour leur rusticité, donc leur capacité à survivre dans un environnement hostile.

Un bord d'autoroute, ce n'est pas un endroit pour construire une serre. Ce n'est pas tellement super pour la végétation.

Ce n'est pas tout qui peut pousser sur le bord d'une autoroute.

On a aussi des plantes qui sont choisies pour leur résistance, donc pour les conditions urbaines.

Quand on envoie du sel sur le bord de la route, ce ne sont pas toutes les essences végétales qui peuvent bien survivre et prospérer dans un environnement comme ça.

Évidemment, il y a la qualité esthétique de la végétation qui est tenue en compte. On veut avoir des routes qui sont vertes sur les côtés, et qui sont belles.

Ce qui est important de savoir, ce que lorsqu'on implante une haie brise-vent sur le bord d'une route, ce n'est pas nécessaire d'implanter des végétaux de grande dimension.

On peut penser, de prime abord, qu'on doit mettre le plus gros arbre tout de suite.

Ce qui va arriver la plupart du temps, c'est démontré, c'est que, si l'arbre est trop gros, il ne survivra pas à sa transplantation.

Ça prend de bonnes racines.

Ça prend un arbre, un arbuste qui a poussé sur place. Qui a commencé petit. Et cela dit, même si l'arbre ou l'arbuste est planté petit, sur le bord de la route, il a quand même un effet pour briser le vent.

Parce qu'où il est placé, c'est très important.

Ce doit être des endroits exposés au vent, et ça c'est un autre critère qui est difficile pour la survie des plantations.

Les arbres n'aiment pas pousser au vent.

Quand vous allez dans le nord du Québec et que vous êtes dans la toundra, c'est parce que justement, il y a du vent. Ce n'est pas super pour faire pousser des arbres.

Il y a aussi une science qui dit que pour avoir une haie brise-vent, qui est efficace, on a besoin d'une certaine largeur sur le côté des routes. Un espace disponible. On appelle ça de la profondeur.

Alors, une haie brise-vent de quatre mètres de profondeur va être, écoutez bien, aussi efficace qu'une clôture à neige de deux mètres et demi de haut.

La haie brise-vent est moins coûteuse, est plus durable, et c'est plus esthétique.

Ce que ça fait, cette haie brise-vent, elle va jouer un rôle de trappe à neige.

Ça veut dire que le vent va se briser en passant à travers des végétaux.

Et la poudrerie, la neige qui est transportée par le vent, va tomber et rester prise là, dans la trappe à neige, et n'ira pas sur la route.

- C'est pour ça Gilles, quand tu dis que ça n'a pas besoin d'être haut, avec la profondeur. Ça rejoint l'idée que ça n'a pas besoin d'être des arbres ou des arbustes matures pour déjà avoir un impact, pour réduire les effets de la poudrerie.

Avec l'effet de profondeur, ça vient jouer le même rôle, si je comprends bien.

- Exactement. D'ailleurs, il ne faut pas que ça soit complètement compact, ou trop d'arbres.

Si vous avez trop d'arbres, ou si vous faites un mur de sapin, le premier réflexe serait de dire « On va faire un mur avec plein de sapins ».

Le mur va bloquer la neige, mais la neige va s'accumuler derrière le mur et va finir par s'accumuler pendant l'hiver. Le vent va passer quand même. Il va passer par-dessus.

Il ne peut pas empêcher le vent de souffler, c'est évident.

Il ne faut pas avoir trop d'arbres. On appelle ça le concept de porosité.

Ça vient du mot « poreux ».

Ça veut dire que ça laisse passer un peu de fluide. Dans ce cas-ci, on parle de l'air, de la poudrerie.

Donc, la porosité ou la perméabilité de l'aménagement brise-vent, c'est un facteur extrêmement important.

La science dit qu'il faut que ça soit cinquante pourcent poreux.

Ça veut dire qu'il y a cinquante pourcent du vent qui réussit à passer quand même.

Mais le vent est brisé par cette porosité-là.

On ne peut pas empêcher le vent de passer, mais on l'empêche de passer à moitié.

Pour obtenir ces cinquante pourcent, c'est beaucoup plus facile avec des feuillus qu'avec des épinettes.

Parce que le feuillu, ce ne sont pas les feuilles qui arrêtent le vent. Ce sont les troncs qui brisent le vent.

C'est comme ça que ça fonctionne la porosité d'une haie brise-vent.

Le vent arrive, rencontre l'obstacle, va modifier sa vitesse et sa direction.

Pendant ce temps-là, la poudrerie se redépose par terre, parce que le vent est tombé et a été brisé.

Si vous mettez à l'opposé un obstacle dense, un vrai mur, il va y avoir un effet tourbillon et le vent va reprendre sa course. Il va transporter la poudrerie et la mettre sur la route, ce qu'on ne veut toujours pas.

Si vous avez un obstacle plus poreux, ça va produire quand même un effet tourbillon, mais ça va être moins intense et ça va être sur une plus longue distance.

Ça laisse la chance à la neige de retomber au sol, avant que le vent ne reprenne sa course.

Le cinquante pourcent de porosité, les aménagements de brise-vent...

Quand vous voyez des petits arbres qui n'ont pas de feuilles, qui ne sont pas gros, ça fait quand même beaucoup le travail. C'est très efficace.

En fait, ça maximise le ralentissement du vent. Ça disperse la force et la direction du vent.

Quand on m'a expliqué ça, car au ministère, il y a des architectes-paysagistes, botanistes et autres spécialistes...

On 'a expliqué que c'était l'écran végétal poreux à cinquante pourcent, ça retenait une bonne partie de la neige et ça ne créait pas l'effet banc de neige, qui lui devient comme une rampe de lancement pour que la neige et la poudrerie puissent se rendre plus loin.

- Ici Nicolas Vigneault, relationniste chez Transports Québec.

Le balado du Ministère, une production de la direction des communications.

- Je ne sais pas si mon explication est claire, Martin.

- Ce que j'en comprends, c'est qu'un brise-vent, même avec des petits arbres et des petits arbustes, ça fonctionne. Et c'est même plus efficace quand ce sont des feuillus.

Ça permet de faire passer le vent et de jouer encore plus le rôle de brise-vent.

Si j'essaie de résumer un peu, c'est bien ça.

- Tu résumes bien. Ce que j'ajouterais pour compléter, c'est que la fameuse haie brise-vent en question, on ne peut pas la mettre trop proche de la route pour plusieurs raisons.

Mais si on veut chercher un effet brise-vent efficace, avec de la poudrerie qui ne va pas sur la route, et qui est retenue en bonne partie loin de la route, il faut que la haie brise-vent soit aussi assez éloignée de la route.

Il y a même une formule mathématique.

Il faut que la distance, entre l'accotement de la route et la fameuse haie végétale, soit de quinze fois la hauteur.

Si vous avez trois pieds de haies de cèdre, mélangé avec des arbustes et des feuillus...

Si vous avez un mètre de végétation, il faut que votre installation, votre haie, soit à quinze mètres de la route.

- Ça vient confirmer ce qu'on dit depuis le début, c'est une science.

Chaque mesure et chaque haie vont être adaptées selon où la route est située. Selon l'environnement de la route.

- Quand vous faites le calcul, un mètre, quinze mètres, vous dites probablement dans votre tête ''Ouais, ça prend de la place à côté de la route, pour être capable d'arrêter la poudrerie''.

Oui. Et on n'a pas toujours cette place de disponible ou qui est accessible.

Évidemment, il y a les terres agricoles, les surfaces d'eau, les lacs et rivières, les grands champs, les terrains vagues.

Tout ça, ce ne sont pas des endroits où le ministère peut aller installer, autant qu'il veut, ses haies de cèdres.

Cela dit, on a donc les procédés de haies brise-vent. On a les clôtures à neige temporaires. Tu l'as dit Martin, on a les clôtures à neige permanentes.

Quand on vous parle de toute cette science-là, il y a des choses qui se font depuis longtemps.

On peut donner quelques exemples, Martin.

- Oui. Il y a plusieurs exemples qui sont adaptés selon les régions.

Tu parlais de clôture. Il y a des clôtures qui vont être présentes pour les gens, dans le secteur de Lévis. On parle de Saint-Vallier et dans le secteur de Saint-Michel-de-Bellechasse.

Beaucoup de ces secteurs sont sur le bord du fleuve.

Lorsqu'on quitte la Capitale nationale et qu'on va vers le Bas-Saint-Laurent, c'est la même chose aussi du côté de la Côte-Nord.

On peut retrouver des clôtures aussi, qui vont avoir le même effet qu'une haie brise-vent végétale.

Pour les clôtures, il y en a en bois et en plastique, selon les besoins.

Il y a d'autres façons de faire.

Pour le Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie, on va avoir des caméras de surveillance, qui sont installées à différents endroits, qui vont permettre aussi de voir un peu les conditions routières, et qui permettent au ministère d'intervenir, au besoin.

Il y a aussi des feux clignotants d'avertissement, dans les secteurs de Saint-Éloi et La Pocatière.

L'objectif de ces feux-là est de prévenir les gens que la visibilité pourrait être réduite, lorsque les feux clignotent.

Ce sont d'autres moyens, tant en matière de clôture ou de haie brise-vent, qui sont là pour vraiment prévenir et l'empêcher.

Et aussi des modes qui vont permettre d'aviser les usagers de la route qu'il pourrait avoir un risque de visibilité réduite, sur une partie de la route.

Ça fait partie de la panoplie des moyens que le ministère met en place pour prévenir le risque de poudrerie.

Il y a des endroits qui sont plus sensibles à la poudrerie, dont la topographie favorise les blizzards.

Ces endroits-là sont toujours sous surveillance.

On ne l'a pas mentionné, mais il y a un projet-pilote justement, au Saguenay-Lac-Saint-Jean.

Tu l'as dit un petit peu plus tôt, il faut s'adapter au secteur. On n'a pas toujours l'espace, parfois, sur les bords d'autoroute.

Dans le secteur d'Hébertville, le projet-pilote consiste, dans le fond, avec les agriculteurs dans le secteur, qui font pousser du maïs.

L'idée c'est que, lorsque vient l'automne et l'hiver, les agriculteurs ne coupent pas les plants de maïs.

Sur une distance d'environ un kilomètre en demi.

Ce que ç'a comme effet, ça joue naturellement le rôle de haie brise-vent. Et ça rejoint les points que tu disais un petit peu plus tôt, Gilles.

Les plants de maïs vont venir jouer ce rôle-là

pour briser le vent et empêcher ou limiter la poudrerie sur la route.

Mais Martin, quand on parle de projet-pilote, ça veut dire qu'on regarde les effets, ce que ça implique. Et puis, on décide plus tard si on applique ces nouvelles règles-là et comment. C'est ça ?

- Oui, exactement. L'objectif du projet-pilote au Saguenay, c'est vraiment de voir un peu s'il y a des avantages au niveau de la réduction de la poudrerie, en ne coupant pas les plants de maïs.

Essayer de voir quels sont les bénéfices, et si cela peut être répété ailleurs au Québec.

Ça nous permet de voir et de toujours s'adapter, ajouter différentes mesures, parce qu'on en parle souvent, il faut adapter les mesures à la réalité du client, du secteur où la route est située.

Ça peut nous donner davantage d'options pour les murs ou des mesures anti-poudrerie, un peu partout au Québec.

- J'aimerais aussi ajouter le fait que, quand on parle d'analyse de procédés, d'études de projet-pilote, ça ne se fait pas en deux semaines.

Et pour une raison qui est assez simple.

Les hivers sont tous différents.

Il y a des hivers où il ne vente pas, d'autres hivers où il ne neige pas, d'autres où les conditions sont différentes.

Ça prend au moins un hiver pour le succès ou non du projet-pilote, pour ne pas dire plus qu'un hiver.

Dans le coin du Saguenay-Lac-Saint-Jean, on le sait qu'il y a plus de neige qu'ailleurs au Québec.

Comme vous avez des grands terrains plats, des champs qui sont cultivés, beaucoup de neige, on a les conditions qui sont malheureusement favorables à la poudrerie.

C'est pour ça que ces projets-pilotes se tiennent dans ce secteur-là.

Il y a des endroits où il y a des caméras qui ont été installées, pour qu'on puisse voir à distance quelle sorte de poudrerie on a.

La poudrerie, c'est une chose qui veut arriver, mais après une tempête. C'est ça qui est sournois dans l'hiver québécois.

C'est que, vous avez une tempête. On est en condition de tempête, alors tout le monde fait attention. Le ministère déneige.

Un moment donné, la tempête est finie.

Il se passe quelques jours, le froid arrive. Les vents se lèvent. Ils n'ont jamais la même direction. La quantité de neige n'est jamais la même au moment d'une saison ou une autre.

On se retrouve avec des épisodes de poudrerie, qui surviennent de nulle part. Sans même qu'il y ait de précipitations.

C'est ça qui fait que c'est compliqué de gérer ça et de prévenir ça.

C'est pour ça qu'on a de la signalisation.

On a ce qu'on appelle les zones à risque de poudrerie, qui sont clairement identifiées. Il y en a une bonne série, au Québec.

Il y a aussi des endroits...

Je pense qu'on peut parler du Bassin de La Prairie, près de Montréal, au sud.

Cet endroit-là est vraiment spécial, parce que c'est une grande surface.

Quand l'hiver arrive et que ça gèle, ça devient une surface plate, comme un champ.

Vous avez beaucoup de neige qui finit par s'accumuler, quand l'hiver apporte de plus en plus de neige.

Par exemple, en février, où vous avez une bonne couche de neige, qui est installée sur une surface glacée, le Bassin de La Praire, pour le nommer.

Et là, un jour, comme ça, il arrive un coup de vent.

Le vent prend toute la neige accumulée sur le bassin et l'envoie sur l'autoroute quinze, entre Brossard et La Prairie.

Ce qui fait que c'est un secteur à risque, avec panneaux clignotants, signalisation et surveillance de plus en plus étroite chaque hiver, parce que c'est tellement sournois.

- Au final, toujours dans l'objectif d'assurer que la sécurité des usagers de la route...

Les fermetures de route sont possibles.

- Oui. Absolument. Évidemment, le critère, c'est la protection des usagers de la route, donc la sécurité.

Ce que le ministère fait, c'est de voir à peut-être décider de fermer une route.

On ne fait pas juste regarder dehors et qu'on se dit « On va fermer la route ».

Il faut prévenir. Il faut se mettre dans un état qu'on appelle préalerte. C'est-à-dire qu'il y a une surveillance étroite, des patrouilles sont faites, les autorités sont prévenues.

Les partenaires comme les municipalités peuvent être concernées par une éventuelle fermeture de route.

Ça peut être aussi les commissions scolaires.

Si la fermeture de route arrive un jour de semaine où il y a de l'école et des autobus jaunes, il faut prévoir.

Il faut fermer une route avant telle heure ou après telle heure, pour justement permettre le transport des écoliers.

Alors préalerte, surveillance très haute et éventuellement fermeture de routes, si les conditions climatiques sont vraiment difficiles.

Perte de visibilité, précipitations abondantes, obstacles. Donc, des véhicules qui seraient déjà coincés, enlisés, accidentés.

Des fils électriques tombés sur la route. Un poteau qui serait tombé sur la route.

Tout ça, c'est déjà vu et ça peut forcer le ministère ou les autorités policières à fermer d'urgence une route, si les motifs le justifient.

- Dans beaucoup de cas, on les connaît, les secteurs où il y a possibilité de fermeture, en lien avec les conditions météo, en lien avec les tempêtes.

Les équipes du ministère, en sachant qu'il y a une tempête qui s'en vient, se préparent dans leurs régions, en se disant « Il y a peut-être telle route qu'on va surveiller ».

Ce que fait en sorte qu'on va être prêts à agir.

Je pense aux gens du Bast-Saint-Laurent, de la Gaspésie et de la Côte-Nord, qui longent le fleuve.

On sait qu'avec les vents et ainsi de suite, les conditions peuvent être parfois plus difficiles lors d'une tempête.

Ce sont des endroits, par exemple, qui peuvent nécessiter des fermetures de route.

- Oui. Et des fois, ça peut être une question de topographie.

Vous avez un chemin avec des côtes, des montées et des descentes.

Quand vous avez des conditions routières difficiles, à cause de la poudrerie ou l'abondance de neige, mais que vous avez en plus des courbes, des descentes et des montées qui sont particulièrement abruptes, on peut fermer la route seulement pour les camions lourds.

Vous avez donc une interdiction d'accès pour le camionnage lourd, sur des portions de route, quand il y a des conditions vraiment difficiles, à des endroits qu'on connaît.

Le ministère connaît son réseau comme le fond de sa poche.

Je pense que ça fait pas mal le tour du dossier, en matière de mesures anti-poudrerie.

Ça montre ce que n'est pas simple, et que c'est aussi de toujours s'adapter à ce que va nous offrir Dame Nature, lors des saisons hivernales.

- En fait, Dame Nature est tellement dure, que je pense que ce n'est pas une dame, mais un monsieur.

Une dame ne ferait pas ça.

- En effet. Je pense qu'on va...

- Je t'ai surpris. - Oui ! [inaudible]

- Martin, on pourra dire que cet épisode de balado sera passé comme un coup de vent.

- Oui. En espérant qu'on aura quand même permis d'apprendre certains éléments aux gens qui nous écoutent, ce qui est fait par le ministère.

- Oui, effectivement. On ne peut pas empêcher le vent de souffler.

On ne peut pas empêcher la neige de neiger. Mais on peut faire plein d'autres choses pour limiter les effets de la poudrerie sur la route.

On espère que vous avez appris quelque chose, comme tu disais Martin.

On se dit à la prochaine ?

- Oui, à la prochaine !